Les grossesses peuvent être une forte source de stress pour les futures mamans : est-ce que je mange assez bien ? Est-ce que mon bébé est en bonne santé ? Comment va se passer l'accouchement ? Vais-je être à la hauteur une fois rentrée à la maison ?... Mais bonne nouvelle : cette anxiété n'impacte pas la santé mentale du bébé s'il est choyé à sa naissance. Ce sont les conclusions d'une nouvelle étude, publiée dans le Journal of Child Psychology and Psychiatry.
Réponse au cortisol
Pour parvenir à cette heureuse déduction, les chercheurs ont analysé le parcours de 94 mères et leur bébé. Chez les mamans, plusieurs marqueurs de stress ont été évalués à la fin de leur grossesse, soit les niveaux d'Interleukine-6, de Protéine C-Réactive (CRP), de cortisol diurne, d'alpha amylase et les potentiels symptômes de dépression ou d'anxiété. En parallèle, la réponse au cortisol a été analysée chez les nourrissons à leur troisième mois de vie.
Bilan : des niveaux plus élevés de cortisol pendant la grossesse ont été associés à une plus grande réponse au cortisol chez les nourrissons, mais uniquement chez les bébés dont les mères étaient moins disponibles sur le plan émotionnel après l'accouchement. En d'autres termes, ces enfants étaient plus sensibles au stress. Tous les autres marqueurs du stress prénatal n'ont pas été significativement liés à la réactivité du cortisol chez les nourrissons, que ce soit indépendamment ou en intéraction avec les soins maternels.
"Les environnements prénatal et postnatal ont un impact conjoint"
"D'un point de vue clinique, ces résultats indiquent qu'un stress élevé pendant la grossesse doit conduire à faire particulièrement attention aux soins prodigués au nouveau-né, afin d'atténuer les conséquences à long terme de l'anxiété prénatale sur le développement de l'enfant", estime l'autrice de la recherche Sarah Nazzari.
"Ces nouvelles données sont étonnamment similaires à celles rapportées dans des travaux sur les animaux, et prouvent que les environnements prénatal et postnatal ont un impact conjoint" sur la santé du bébé, poursuit-elle. Elle conclut : "c'est la première fois que nous prouvons chez l'homme qu'une mère qui prend soin de son bébé peut faire disparaître l'association entre le cortisol maternel prénatal et la régulation du cortisol du nourrisson."