Dans le dictionnaire du Larousse, un gaucher ou une gauchère est défini comme une personne “qui manifeste une préférence pour la main gauche dans l'exécution de la majorité des tâches”... Mais ce n’est pas une simple affaire de préférence ! Beaucoup de choses se jouent au niveau du cerveau.
Pour identifier les réelles différences cérébrales de façon plus précise, une équipe internationale de chercheurs, sous la direction du Max-Planck Institute for Psycholinguistics, a analysé les images cérébrales de 31 864 individus, dont 3 062 gauchers. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). Les scientifiques se sont ainsi intéressés au fonctionnement du cerveau en partant de deux chiffres : l’hémisphère droit du cerveau est celui qui domine le langage pour 95% des droitiers alors que ce pourcentage n’est que de 70 chez les gauchers.
100 milliards de neurones dans le cerveau
Le cerveau fait partie du système nerveux central qui est capable, entre autres, de contrôler la motricité et d’assurer les fonctions cognitives. Cet organe pèse généralement 1,3 kilos et se compose, entre autres, de deux hémisphères, un à droite et un à gauche. Dans chacun d’entre eux, il y a un lobe frontal, pariétal, occipital et temporal. De plus, chaque hémisphère et partie d’un hémisphère est spécialisée dans des fonctions différentes. En tout, le cerveau est composé de 100 milliards de cellules nerveuses, les neurones.
Chaque hémisphère a un rôle précis
Pendant trois mois, les chercheurs ont comparé 8681 points sur tout le cortex des images cérébrales qu’ils détenaient. Aussi appelé substance grise, le cortex entoure le cerveau et est la partie la plus superficielle. Par cette analyse, le but des scientifiques était de comparer les asymétries entre les cerveaux des droitiers et des gauchers.
Résultat : ils ont observé dix régions dans tout le cortex cérébral où il existait une différence d’asymétrie entre les droitiers et les gauchers. Chez ces derniers, il y avait plus de connexions entre les neurones dans l’hémisphère droit qui contrôle les mouvements de la main dominante. “C'est la première fois que des zones spécifiques de l'anatomie cérébrale ont été reliées avec confiance à la gaucherie”, explique Clyde Francks, l’un des auteurs.
Des gènes spécifiques aux gauchers
Lors de leurs travaux, les scientifiques ont aussi analysé six gènes spécifiques aux gauchers. Parmi eux, il y a NME7, qui détermine la position des organes à droite ou à gauche du corps. Cette étude marque bien une avancée dans la compréhension des différences entre droitiers et gauchers. Néanmoins, des recherches supplémentaires devront être menées afin d’identifier un marqueur clair entre ces deux types de personnes.