Alors que les professionnels de santé recommandent une troisième dose de vaccin pour les femmes enceintes, une vaste étude américaine a évalué les risques entre Covid-19 contracté in utero et le risque de mortinatalité. Réalisée par les autorités sanitaires américaines Centers for Disease Control and Prevention (CDC), l'étude a passé en revue plus de 1,2 million d'accouchements entre mars 2020 et septembre 2021 aux États-Unis.
Sur cette période, 1,26% des naissances étaient un enfant mort-né pour les femmes ayant contracté la Covid-19 (contre 0,64% pour les autres). Les CDC considèrent qu'un enfant est mort-né à partir de la 20e semaine. Selon l'étude, le virus Delta a par ailleurs accru ce risque, après que ce variant soit devenu dominant dans le pays en juillet 2021.
Par rapport aux femmes non infectées, le risque de mortinatalité était 1,47 plus élevé pour les mères testées positives à la Covid-19 durant la période pré-Delta. Après juillet 2021, où le virus Delta est devenu dominant dans le pays, ce risque était considéré comme 4,04 plus important.
Pas d'information sur le statut vaccinal des femmes
Si cette recherche est la plus conséquente à jauger les risques entre infection à la Covid-19 et risques de mortinatalité, les experts n'ont pas été en mesure de déterminer à quel moment précis les femmes enceintes ont contracté le virus (durant leur hospitalisation ou plus tôt au cours de leur grossesse). L'étude ne donne pas non plus d'informations concernant le statut vaccinal des femmes.
"D'autres études prospectives sont nécessaires pour confirmer ces résultats, identifier le mécanisme biologique du risque accru de mortinatalité observé avec la Covid-19 maternel et évaluer les différences de risque en fonction du moment et de la gravité de l'infection et de la contribution des facteurs de risque maternels", estiment les auteurs du rapport.
Selon une étude parue en novembre dernier dans la revue Cell Reports Medicine, la Covid-19 peut se propager dans le placenta et donc atteindre le fœtus. Une fois dedans, le virus pourrait y proliférer et infecter les cellules placentaires voisines.