Plus connu chez les enfants, le trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) touche également les adultes : entre 2 et 4% de la population mondiale serait concernée. Il peut se manifester par de l'impulsivité, des troubles de la concentration ou encore par une hyperactivité motrice ou mentale.
Une nouvelle recherche publiée dans le Journal of Affective Disorders estime qu'un adulte sur quatre (âgé entre 20 et 39 ans) présente deux fois plus de risques de souffrir de trouble anxieux généralisé (TAG). Ce "diagnostic" a été établi après avoir pris en compte d'autres facteurs tels que les caractéristiques sociodémographiques, les expériences négatives vécues dans l'enfance et les antécédents de troubles liés à l'utilisation de substances et de troubles dépressifs majeurs au cours de la vie.
Les risques de TAG chez les personnes atteintes du TDAH et présentant des antécédents de troubles dépressifs majeurs étaient multipliés par six. Le risque est également très important chez les femmes, qui sont presque cinq fois plus susceptibles de souffrir de TAG.
"Le TDAH a été gravement sous-diagnostiqué et sous-traité chez les filles et les femmes. Ces résultats suggèrent que les femmes atteintes du TDAH peuvent également être plus susceptibles de ressentir de l'anxiété, ce qui souligne la nécessité d'un soutien accru pour les femmes atteintes du TDAH", souligne Andie MacNeil, co-autrice de l'étude.
Un trouble accru en cas de violences subies pendant l'enfance
Les adultes qui ont vécu des expériences négatives, voire traumatisantes, au cours leur enfance sont aussi particulièrement exposés au TAG. Ceux qui ont subi des abus sexuels ou des violences domestiques sont notamment trois fois plus susceptibles de souffrir d'un trouble anxieux généralisé.
Selon l'étude, 60% des personnes atteintes de TDAH et de TAG avaient vécu au moins une de ces expériences négatives dans leur enfance. D'autres facteurs ont été associés au trouble anxieux généralisé chez les adultes atteints de TDAH, tels que la situation économique ou le fait de ne pas bénéficier de proches dans son entourage.
"Il est essentiel que les personnes atteintes du TDAH qui sont aux prises avec des problèmes de santé mentale demandent de l'aide à leur médecin de famille ou à d'autres professionnels de la santé mentale, notamment les travailleurs sociaux, les psychologues et les psychiatres. Des traitements efficaces, comme la thérapie cognitivo-comportementale sont disponibles et peuvent améliorer considérablement la qualité de vie d'une personne", souligne Esme Fuller-Thomson, co-autrice de l'étude.