Sept mois après le lancement de l’expérimentation du cannabis à usage médical par le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran, déjà 1 000 patients ont été inclus dans l’étude de l'ANSM et plus de 1 000 professionnels de santé sont mobilisés partout en France, et ce en dépit du contexte de pandémie.
Intérêt des patients et des professionnels de santé
Pour Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale de l’ANSM, "cette mobilisation démontre l’intérêt des patients et des professionnels de santé envers ce nouveau médicament, en particulier pour les patients en échec thérapeutique. L’inclusion de 1 000 patients est un premier cap, d’autres étapes nous attendent avant d’atteindre l’objectif final de la généralisation. Les équipes de l’ANSM sont engagées dans cette voie."
Parmi les 5 indications retenues dans le cadre de l’expérimentation, les plus représentées chez les patients inclus sont les douleurs neuropathiques réfractaires, la spasticité douloureuse de la sclérose en plaques et certaines formes d'épilepsie pharmaco-résistantes. "Nous savons que le cannabis médical ne pourra être la solution pour tout le monde, mais si nous arrivons à soulager un certain nombre de patients jusqu’à présent en échec de traitement, nous aurons gagné une partie du combat", témoigne Mado Gilanton, membre du comité d’experts de l’ANSM et Présidente de l’association Apaiser S&C.
"Définir la dose la plus efficace et la mieux tolérée possible"
Sur les 1 000 patients inclus, 779 sont actuellement suivis, certains ayant quitté l’expérimentation en raison notamment d’effets indésirables ou d’inefficacité. "Définir la dose la plus efficace et la mieux tolérée possible par les patients est l’un des enjeux cliniques de cette expérimentation. C’est pourquoi la construction d’une alliance thérapeutique entre le patient et le professionnel de santé est essentielle. Le cannabis médical pourrait représenter une véritable chance pour certains patients qui souffrent intensément sans traitement efficace", explique Nicolas Authier, président du comité scientifique temporaire de suivi de l’expérimentation de l’ANSM.
Afin de poursuivre l’accès des patients à ce traitement innovant, l’ANSM identifie et met en place progressivement les leviers pour faciliter les nouvelles inclusions et améliorer la prise en charge des malades, en concertation avec les parties prenantes.