Chemsex… Ce terme désigne un phénomène qui inquiète de plus en plus les autorités sanitaires : la consommation de produits psychotropes pendant les activités sexuelles afin de les rendre plus intenses et de les prolonger. Parmi les drogues les plus utilisées, on retrouve notamment le GHB, la cocaïne, la kétamine, le poppers ou encore la MDMA.
De plus en plus d'adeptes en dehors de la population gay
Le mot chemsex est issu de la contraction des termes anglais “Chemicals”, qui signifie produit chimique ou drogue et du mot “sex”, c’est-à-dire sexe en français. Le chemsex est apparu à la fin des années 2000 et s’est depuis largement diffusé en dehors de Paris. Selon une étude présentée ce mercredi 24 novembre à l’Hôtel de ville de Paris, ce phénomène aurait été aggravé par la crise sanitaire et concerneraient de plus en plus de personnes, notamment en dehors de la population gay qui était initialement la plus concernée.
Un quart des pratiquants ne vivent pas dans des métropoles
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont interrogé près de 2800 personnes habitants en France, dont environ 1200 pratiquants du chemsex. Sur ce nombre, près d’un quart ne vit pas dans des villes dites métropoles, ce qui pose un problème selon Dorian Cessa, coordinateur principal d'une étude, notamment en raison "des possibilités limitées de recours aux soins" dans les zones moins urbaines. Autre enseignement de cette enquête : plus de 25% des répondants ne sont pas des hommes ayant des rapports avec des hommes.
Des risques psychologiques et sanitaires
Cette consommation de drogue pour rallonger ou intensifié les rapports sexuels n’est pas sans danger… Au contraire. Selon l’étude, il existe "des risques notables d'addiction aux substances chez plus de 80%" des pratiquants. Et, comme pour beaucoup de drogues, d’autres conséquences néfastes peuvent également se produire comme le repli sur soi, des difficultés professionnelles, des syndromes anxio dépressifs ou encore des dysfonctions sexuelles. Par ailleurs, sous l’effet psychotrope de ces substances, les pratiquants peuvent également se montrer moins vigilants vis-à-vis des infections sexuellement transmissibles (IST).
Un plan préventif pour réduire les risques
Pour réduire le phénomène de chemsex, la Mairie de Paris va mettre en place un plan d'information et de réduction des risques. Celui-ci sera actif dès 2022 dans la capitale. Son objectif est de mieux coordonner les actions des centres d'addictologie, de santé sexuelle, des associations, des hôpitaux et de la police. Les médecins généralistes auront aussi un rôle à jouer pour sensibiliser leurs patients et les accompagner en cas de dérives de cette pratique ou d’IST découverte.
Actuellement, en France, près de 170 000 personnes vivent avec le VIH selon Santé publique France. En 2017, environ 5,6 millions de sérologies VIH et 56 000 tests rapides à orientation diagnostic (TROD) ont été réalisées. En parallèle, 73 000 autotests ont été vendus en pharmacie. Cette même année, 30% des découvertes de séropositivité ont eu lieu à un stade avancé de l’infection.