Alors que la 5ème vague fait des ravages en Europe, un nouveau variant vient d’être détecté en Afrique du Sud. Ce dernier fait planer la crainte de voir les vaccins perdre en efficacité, à l’heure où la France vient d’étendre la troisième dose à toute la population. En Afrique du Sud, le nombre d'infections quotidiennes a décuplé depuis le début du mois. Le variant a également été détecté au Botswana et à Hong Kong et un premier cas a été découvert en Belgique. En réaction, la France a décidé de suspendre les vols en provenance d’Afrique australe.
Au moins 10 mutations
Le variant, baptisé “Omicron”, porterait “un nombre très élevé de mutations”, a indiqué le virologue sud-africain Tulio de Oliveira lors d'une conférence de presse convoquée à la hâte. Au total, au moins dix mutations auraient été observées pour ce variant, contre deux pour le Delta et trois pour le Bêta. “Le souci est que lorsque vous avez autant de mutations, cela peut avoir un impact sur le comportement du virus, s’est inquiété Maria Van Kerkhove, responsable technique de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)sur la Covid-19, au cours d’un point presse virtuel tenu ce jeudi. Il nous faudra quelques semaines pour comprendre l'impact potentiel de ce variant sur les vaccins.”
L’OMS a indiqué “surveiller de près” ce nouveau variant et a convoqué ce vendredi une réunion d’urgence. “Les premières analyses montrent que ce variant a un grand nombre de mutations qui nécessitent et feront l'objet d'une étude plus approfondie”, a ainsi expliqué l’Organisation.
Une flambée des cas en Afrique du Sud
En Afrique du Sud, le nombre quotidien d’infections a dépassé les 1 200 cas ce mercredi, contre seulement 106 au début du mois. Le ministre sud-africain de la Santé, Joe Phaahla, a qualifié cette flambée de “menace majeure”. L'Institut national des maladies transmissibles (NICD), géré par le gouvernement, a déclaré que 22 cas positifs de la variante B.1.1.529 ont été enregistrés dans le pays à la suite du séquençage génomique.
Vaccination des enfants, la France patiente
Ce jeudi, l’Agence européenne des médicaments a donné son autorisation à l’administration du vaccin aux enfants de 5 à 11 ans. Malgré ce feu vert, la France choisit de patienter avant de décider d’embrayer le pas ou non. “Cette vaccination, si elle était décidée en France, ne commencerait pas avant le début de l'année 2022”, a souligné ce jeudi en conférence de presse le ministre de la Santé, Olivier Véran. Ce dernier a demandé l’avis de la Haute autorité de santé (HAS) et du Comité national d'éthique (CCNE).
Ce délai d’attente correspond, selon le ministre de la Santé, au temps nécessaire pour s'approvisionner en vaccins pour les enfants, qui sont moins concentrés que ceux pour les adultes. Il permet également d’obtenir des données en vie réelle de plusieurs pays, comme les États-Unis, Israël et le Canada, qui ont déjà entamé leur campagne vaccinale des enfants.
De l’importance du masque et de l’aération
Enfin, ce vendredi, l’institut Pasteur a publié une nouvelle étude, dans la revue The Lancet Regional Health Europe, sur les hauts lieux de contamination. Celle-ci se veut particulièrement intéressante et actuelle car elle a été menée cet été, à un moment où le variant Delta circulait activement sur le territoire. Elle indique que les bars, les boîtes de nuit et les soirées privées sont les endroits les plus enclins à voir le virus se propager. Les transports en commun se révèlent également un lieu où l’infection se transmet le plus. Pour les plus de 40 ans, la présence d'enfants dans l'entourage est aussi un facteur clé.
Ces données confirment la nécessité de respecter les gestes barrières. “La conséquence pratique, c'est de rappeler l'importance de l'aération et du port du masque”, indique à l'AFP le responsable de l'étude, l'épidémiologiste Arnaud Fontanet. Une conclusion qui intervient au le lendemain de l’annonce du gouvernement qui a souligné que le port du masque est de nouveau obligatoire à l’intérieur dans les lieux accueillant du public et dans les endroits à forte concentration de population, comme les marchés de Noël.
L’Euro de football a accru la circulation du virus
Dans le détail, cette étude montre que, pour les moins de 40 ans, le risque de contamination a été multiplié par deux et par trois pour les personnes ayant fréquenté respectivement des bars en intérieurs et des soirées privées entre début juin et début juillet, à l'occasion de l'Euro de football. Parmi les lieux cloisonnés, les moyens de transport sont particulièrement concernés par un risque aggravé. Le métro augmente de 20% le risque de contamination, contre 30% pour le train et la voiture partagée, 50% pour le taxi et 70% pour l'avion. Pas de risque accru pour les restaurants en revanche ni pour les lieux de cultes, les lieux culturels ou encore les commerces.