Les maladies liées à l’amiante ont touché 3 869 personnes en 2011. L’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) a lancé une enquête, parue ce mardi, chez la profession la plus exposée au risque : les plombiers-chauffagistes. 80 volontaires ont porté un badge passif qui analysait la présence d’amiante sur les chantiers. Ils ont également rempli des questionnaires sur leurs réactions face à la présence potentielle d'amiante. Les résultats sont alarmants : ces travailleurs sont mal voire pas informés sur les risques qu'ils courent.
1/3 des travailleurs sont exposés à l’amiante
Plus des 2/3 (71%) des travaux réalisés par les plombiers pendant la semaine où ils portaient le badge ont été effectués dans des maisons individuelles. Un tiers des badges analysés contenaient de l’amiante. Cette donnée est déjà inquiétante. La réaction des plombiers-chauffagistes face à la présence potentielle d’amiante l’est encore plus. 41% des travailleurs exposés n’ont pas détecté le risque. Ce sont tous des chefs d’entreprise avec au moins dix ans d’expérience.
Les plombiers-chauffagistes interrogés avouent en majorité (56%) qu’ils n’ont pas utilisé de protection contre l’amiante en cas de doute. Deux tiers des ouvriers exposés n’ont donc pas été protégés. Plus grave encore : un travailleur sur dix n’a pris aucune précaution après avoir identifié l'amiante. La plupart ont porté un masque (73%). Mais ils ont pour moitié a utilisé un masque en papier. Cette protection est inefficace contre l’amiante. L’INRS pointe un problème grave dans la réaction face à la présence d’amiante. Lorsque les travailleurs l'identifient, ils n’appliquent pas les bonnes pratiques de protection.
94% des plombiers-chauffagistes ne connaissent pas les risques
Les données de l’INRS révèlent un manque flagrant d’information chez les professionnels. Ils sont exposés aux risques mais ne les identifient pas. Les deux tiers d’entre eux ont 20 ans d’expérience minimum. Ils devraient être conscients des dangers de l’amiante. Pourtant, les résultats de l’enquête indiquent que 24% des travailleurs interrogés ne savent pas identifier l’amiante sur un chantier. Une minorité d’entre eux (6%) a reçu une formation à la prévention des risques. Cela correspond à deux plombiers-chauffagistes sur les 80 participants.
La profession doit être mieux informée sur les risques liés à l’amiante. L’INRS demande aux travailleurs de se renseigner davantage sur les travaux potentiellement polluants. Le donneur d’ordre, chef d’entreprise ou particulier, doit aussi les alerter sur le danger du chantier. Elle recommande l’utilisation d’un badge passif, identique à celui utilisé lors de l’enquête. Il permet aux travailleurs de connaître leur exposition à l’amiante au cours d’une semaine d’activité.