L’activité physique offre de multiples bienfaits, et en particulier pour le cerveau. Pour être en bonne santé, il est nécessaire de suivre une activité régulière, et cela même en hiver. Cependant, le mécanisme par lequel l’effort physique est bénéfique pour le cerveau n’est pas très bien compris. Une étude récente, parue le 22 novembre dans le Journal of Neuroscience, éclaire quelque peu ce mystère et suggère que faire du sport modifierait l’activité des cellules immunitaires du cerveau, ce qui entraînerait une réduction de l’inflammation.
Le rôle clé des microglies
Les chercheurs ont mis en évidence le rôle des microglies dans le processus anti-inflammatoire de l’activité physique. Les microglies sont des cellules immunitaires dont l’objet est de rechercher des lésions ou des infections dans le tissu cérébral et d’éliminer les débris ou les cellules mourantes. Celles-ci aident également à diriger la production de nouveaux neurones par la neurogènese qui est lié à l’apprentissage et la mémoire. Les microglies peuvent être activées par des agents pathogènes ou des cellules endommagées qui les conduit à produire des molécules pro-inflammatoires pour résoudre et réparer les dommages ou les infections.
Avec l’âge, les microglies peuvent aussi être responsables d’une inflammation chronique du cerveau et nuire à la neurogenèse. Cette inflammation pourrait expliquer pourquoi les fonctions cérébrales déclinent avec l’âge, et ces changements peuvent être encore plus graves dans le cas de maladies neurodégénératives comme Alzheimer.
Une observation des cerveaux post-mortem
L’activité physique est importante car elle permet de contrer certains des effets néfastes de l’activation microgliale. La nouvelle recherche a pour la première fois révélé un lien entre faire du sport et une activation microgliale réduite, conduisant à une meilleure fonction cognitive dans le cerveau humain.
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs américains de l’université Rush de Chicago ont examiné 167 hommes et femmes pendant plusieurs années. Ils avaient en moyenne 86 ans lorsque leur activité physique a commencé à être suivie et environ 90 ans lorsqu’ils sont décédés. Environ un tiers des participants ne présentait aucune déficience cognitive, un tiers présentait une déficience cognitive légère et un tiers avait été diagnostiqué comme souffrant de démence. Les participants ont effectué des évaluations annuelles de leur activité physique, surveillée par un traqueur portable d’activités, ainsi que des évaluations de leur fonction cognitive et de leurs performances motrices. Par ailleurs, les chercheurs ont pu mener une analyse post-mortem du cerveau des patients afin d’analyser les tissus cérébraux à la recherche de microglies activées et de signes de démence, tels que des vaisseaux sanguins en mauvais état ou la présence de plaques contenant la protéine bêta-amyloïde.
L’activité physique est bénéfique même après le diagnostic d’Alzheimer
Les résultats ont indiqué, sans surprise, que plus les participants étaient jeunes, plus ils étaient actifs physiquement et meilleures étaient leurs fonctions motrices. Le fait d’être physiquement actif est associé à une activation microgliale plus faible dans des régions qui sont généralement affectées au début du développement d’Alzheimer. Ce constat s’est confirmé même lorsque les participants présentaient des signes de la maladie dans le cerveau.
Cela suggère que l’activité physique peut réduire les effets néfastes de l’inflammation dans le cerveau, même lorsque la maladie a déjà commencé à se développer. L’étude a également montré qu’une activation microgliale plus importante était liée à un déclin cognitif plus marqué et à des niveaux de protéines synaptiques plus faibles.