- C'est le premier essai clinique sur des humains pour tester un vaccin contre la maladie d'Alzheimer
- Environ 1 million de personnes sont touchées en France par cette forme de démence sénile
Ils sont seize, seize patients âgés de 60 à 85 ans vers lesquels des millions de regards vont être tournés avec un seul espoir : que l'on trouve enfin une parade efficace contre la maladie d'Alzheimer, une dégénérescence cérébrale qui touche près de 10 millions de personnes dans le monde -environ 1 million en France- et dont le nombre de cas pourrait doubler en 20 ans. Ces seize patients participent au premier essai clinique sur des humains du vaccin sur lequel travaillent depuis 20 ans les chercheurs du Brigham and Women's Hospital aux Etats-Unis.
Ce vaccin qui a pour objectif de ralentir la progression de la maladie repose sur une technique qui cible les fameuses plaques amyloïdes composées de protéine bêta-amyloïdes qui se forment autour des neurones en bloquant les neurotransmetteurs. Il s'agit d'administrer par voie nasale un médicament stimulant le système immunitaire, le protollin, qui se transmet ensuite au cerveau où il attaque les plaques amyloïdes.
Les patients qui participent à cet essai clinique de phase 1 -un stade où l'on vérifie à la fois l'efficacité et l'innocuité du produit- sont tous à un stade précoce de la maladie. Ils doivent recevoir deux doses du candidat vaccin à une semaine d'intervalle.
Un autre projet repose sur des anticorps
Dans le même temps, dans une étude, publiée dans Molecular Psychiatry, d'autres scientifiques annoncent eux aussi un traitement et un vaccin potentiel contre la maladie d’Alzheimer mais dont les essais n'ont pour l'heure été réalisés sur des souris de laboratoire. Le point de départ de cette étude est un changement de paradigme. Les scientifiques ont fait le choix de ne pas se concentrer sur les plaques de protéines bêta-amyloïdes présentes dans le cerveau. Ces dernières sont considérées comme l’une des causes de la maladie. "Dans les essais cliniques, aucun des traitements potentiels qui dissolvent les plaques amyloïdes dans le cerveau n'a montré beaucoup de succès en termes de réduction des symptômes d’Alzheimer, explique Thomas Bayer, l’un des auteurs de cette étude, chercheur au sein du centre médical universitaire de Göttingen, en Allemagne. Certains ont même montré des effets secondaires négatifs. Nous avons donc opté pour une approche différente." Avec son équipe, il a ciblé une autre forme de cette protéine bêta-amyloïde, dite soluble. Puis, ils ont observé des anticorps capables de neutraliser cette forme tronquée dans des recherches sur la souris.