- En France, 173.000 personnes vivent avec le VIH
- L'analyse des processus de "guérisons" observées pourrait guider les travaux visant à vaincre le virus du Sida
Un cas rarissime mais qui annonce peut-être des avancées déterminantes dans la lutte contre le VIH, le virus du Sida : le 16 novembre dernier, la publication Annals of Internal Medicine annonçait qu'une Argentine âgée de 30 ans venait d'être considérée comme "guérie" de cette maladie sans traitement ni greffe. C'était la deuxième personne ex-séropositive chez laquelle toute trace du virus avait disparu sans traitement antirétroviral ni greffe de cellules souches porteuses d'une mutation génétique protégeant du VIH.
Et c'est bien sur la reproduction du contrôle immunitaire observé chez ces deux patients qu'une équipe américaine s'est appuyée en 2017 pour élaborer un vaccin expérimental dont les essais cliniques n'ont pas été concluants.
Traitements antirétroviraux ou greffe de cellules souches
Aujourd'hui, la plupart des patients séropositifs nécessitent un traitement antirétroviral pour contrôler le virus afin de ne pas développer un Sida. Parmi eux, selon un spécialiste d'immunovirologie américain cité par Sciences et Avenir, 10 à 15% parviennent au bout de quelques mois à se passer de ce traitement. Ils bénéficient d'une réponse immunitaire qui permet de contrôler voire de neutraliser le virus.
Un résultat qui est l'aboutissement de deux processus différents : "Soit ils développent un niveau élevé de lymphocytes TCD8 mais très peut d'anticorps neutralisants, soit ils parviennent à un niveau élevé d'anticorps neutralisants malgré un niveau de lymphocytes TCD8 qui n'est pas particulièrement haut", précise Tae-Wook Chunb dans un article publié en octobre dernier dans la revue Nature.
L'autre technique visant à éliminer toute trace du virus, c'est la greffe de cellules souches. Il s'agit alors de s'appuyer sur ces cellules provenant de personnes porteuses d'une mutation génétique du gène CCR5 qui procure une protection contre le développement du VIH.
Mais la capacité des deux patients considérés comme "guéris" sans l'appui d'un traitement antirétroviral ou d'une greffe de cellules souches semble pouvoir indiquer d'autres voies pour vaincre le virus du Sida.