- Le traitement oral élaboré par les chercheurs pour traiter le diabète de type 1 est à base de nanoparticules constituées d’acide ursodésoxycholique. Il a été testé sur des souris et des porcs atteints de cette maladie auto-immune.
- Les nanoparticules ont restauré les niveaux de glucose sanguin chez les animaux. Elles ont également permis d’améliorer leurs niveaux d’insuline, de réduire l’inflammation et de restaurer la fonction métabolique.
Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune qui se caractérise par une absence de sécrétion d’insuline par le pancréas. Cette pathologie concerne environ 10 % des personnes diabétiques en France, d’après la Fédération Française des Diabétiques. Le quotidien de ces malades est difficile. Et pour cause, ils sont contraints de s’injecter une dose d’insuline plusieurs fois par jour et tout au long de leur vie afin de compenser le défaut de production par l’organisme. Pour améliorer le traitement du diabète de type 1 et simplifier sa gestion par les patients, des scientifiques de l’université de Yale aux États-Unis ont mis au point une alternative plus pratique et moins invasive. Il s’agit d’un médicament à prendre par voie orale. Cette nouvelle approche "facilite le métabolisme normal et corrige les défauts immunitaires à long terme", a expliqué Tarek Fahmy, professeur agrégé de génie biomédical et d’immunobiologie, qui a dirigé les travaux. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont réalisé une étude publiée dans la revue scientifique Nature le 6 octobre.
Les nanoparticules, la solution pour protéger l'insuline
Pour mener à bien leurs recherches, les scientifiques ont tout d’abord dû trouver une méthode qui permettait d’améliorer l’absorption intestinale de l’insuline. Il faut savoir que, sous la forme d’une pilule, cette hormone sécrétée par le pancréas est détruite dans le système gastro-intestinal avant d’atteindre la circulation sanguine, où elle régule le taux de glucose. Afin qu’elle résiste au suc gastrique acide de l’estomac, les chercheurs ont développé un traitement à base de nanoparticules composées d’acide ursodésoxycholique. Cette substance active est un acide biliaire naturel présent en très faible quantité chez l’homme. Les nanoparticules ont été polymérisées par les scientifiques, c’est-à-dire assemblées pour former une plus grosse molécule. Après cette étape, l’équipe du professeur Tarek Fahmy a testé le médicament sur des souris et des porcs atteints de diabète de type 1.
Une pilule pour restaurer la fonction immunitaire
Selon les chercheurs, "l'acide ursodésoxycholique polymérisé a rétabli les niveaux de glucose sanguin" chez les animaux souffrant de cette maladie auto-immune. Ils ont indiqué, dans l’étude, que les nanoparticules ont protégé l’insuline. Ces molécules auraient aussi augmenté l'absorption intestinale de l’insuline et se sont accumulées dans le pancréas des souris, ce qui contribue à restaurer la fonction immunitaire. "Chez les souris, les nanoparticules ont également inversé l'inflammation, restauré les fonctions métaboliques et prolongé la survie des animaux", peut-on lire dans les travaux.
Bien que ces résultats soient encourageants, des études supplémentaires doivent être réalisées afin de déterminer l’efficacité de ce traitement par voie orale sur les êtres humains. "J’ai bon espoir que cette technique sera mise à profit pour élaborer des solutions urgentes à des défis actuellement difficiles à relever en matière d’auto-immunité, de cancer, d’allergies et d’infections", a conclu Tarek Fahmy.