Savoir maîtriser ses nerfs peut sauver la vie : l'étude mondiale INTERSTROKE publiée dans l'European Heart Journal qui a analysé plus de 13 000 cas dans 32 pays établit un lien très clair entre une poussée de colère et le risque d'AVC qui augmenterait de 30% ! Cet accident vasculaire touche chaque année en France 140 000 personnes , soit un AVC toutes les 4 minutes, un chiffre qui connait ces dernières années une tendance à la hausse.
La recherche menée par l'université d'Irlande a analysé les circonstances de survenue d'un AVC ischémique -le type le plus courant qui résulte du blocage d'une artère menant au cerveau par un caillot sanguin- et de l'hémorragie cérébrale, moins fréquente, qui se traduit par un saignement dans le tissu cérébral. "Notre recherche a révélé que la colère ou les troubles émotionnels étaient liés à une augmentation d'environ 30% du risque d'AVC pendant, une heure après l'épisode, avec une probabilité plus élevée pour les personnes ayant un niveau d'éducation inférieure", précise Andrew Smyth, professeur d'épidémiologie clinique à l'université d'Irlande.
Effort physique intense et risque d'hémorragie cérébrale
Ses travaux montrent par ailleurs que l'autre facteur capable de déclencher un AVC est un effort physique intense qui, lui, augmente de 60% le risque d'hémorragie cérébrale dans l'heure qui suit l'épisode, particulièrement chez les femmes. Mais il est nécessaire de préciser que ce risque est lié à un effort intense soudain et en aucun cas à une activité physique régulière qui, elle, réduit le risque d'AVC à long terme.
"Notre message est que les personnes pratiquent le bien-être mental et physique à tous les âges, mais il est important que certaines évitent les efforts physiques intenses, en particulier si elles présentent un risque cardiovasculaire élevé", souligne le Dr Michelle Canavan, co-auteure de cette étude. Car si ces travaux mettent en lumière l'impact d'un épisode colérique ou d'un effort trop intense sur le risque de survenue d'un AVC, ils ne doivent pas faire oublier les autres facteurs comme l'hypertension, le tabagisme ou l'obésité. "De nombreuses études se sont concentrées sur ces expositions à moyen et long terme, mais notre travail consistait à regarder les expositions aigües qui peuvent agit comme déclencheurs", précise le Pr Andrew Smyth.