En 2018 aux Etats-Unis, plus de 5 000 enfants ont été retirés de force à leurs parents dans le cadre de la politique anti-immigration de l'administration Trump. 4 ans après, des chercheurs, publiés dans Plos One, ont évalué l’impact sanitaire de cette mesure.
Cauchemars, pleurs, incontinence urinaire
Bilan : la "quasi-totalité" des parents et des enfants séparés par cette politique migratoire présentaient "des symptômes et des comportements compatibles avec un traumatisme et ses effets résiduels". Les enfants souffraient notamment de confusion mentale, de dépression grave et d’idées suicidaires. Même après avoir retrouvé leurs parents, certains ne mangeaient toujours pas, pleuraient abondamment, faisaient régulièrement des cauchemars, souffraient d’insomnies, avaient peur en permanence et pâtissaient d’incontinence urinaire. Les petits traumatisés avaient aussi développé des attachements excessifs à leurs parents et/ou à leurs soignants.
Maladies cardiovasculaires et cancers
En plus des effets à court terme, le traumatisme de la séparation pourrait, selon les chercheurs, avoir des conséquences à beaucoup plus long terme. "Ceux qui subissent un traumatisme, en particulier pendant l'enfance, ont des taux plus élevés de pathologies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires ou les cancers", expliquent-ils. Si la guérison est possible, elle nécessite un soutien thérapeutique important, axé sur une psychothérapie et des médicaments.
Notons pour finir que l'étude s'est limitée aux familles qui ont subi les séparations les plus courtes et "les moins extrêmes". Aucun enfant de moins de six ans n'a par exemple été inclus dans la cohorte, alors que certains étaient encore allaités au moment de la séparation.