- Les myocardites et les péricardites sont causées, la plupart du temps, par une infection virale comme la Covid-19.
- Ces infections concernent plutôt les hommes jeunes.
74,9% des 5 023 773 adolescents âgés de 12 à 17 ans en France sont entièrement vaccinés selon l’Assurance maladie. Ceux-ci ont droit au sérum depuis le 15 juin dernier. Mais selon une étude publiée dans la revue European Heart Journal Quality of Care and Clinical Outcomes, certains cas de myocardite ou de péricardite ont été répertoriés chez cette tranche d’âge. Les garçons seraient plus concernés, notamment après la deuxième dose.
Inflammation du muscle cardiaque
La myocardite est une inflammation du muscle cardiaque tandis que la péricardite est une inflammation de la membrane qui entoure le cœur. Pour parvenir à leurs résultats, les chercheurs ont analysé les déclarations d’effets indésirables après la première ou seconde dose de vaccin à ARN messager, Pfizer et Moderna. Celles-ci étaient issues de la base mondiale de pharmacovigilance et principalement de pays européens, dont la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et le Royaume-Uni. “Nous avons plus précisément regardé les déclarations de myocardites et péricardites qui semblaient être plus fréquentes chez les jeunes”, explique le Dr François Montastruc, médecin pharmacologue au centre de pharmacovigilance du CHU de Toulouse et principal auteur de l’étude.
Cinq fois plus de risques lors de la deuxième dose
En tout, 4 942 déclarations concernaient des adolescents, parmi lesquelles 242 pour des cas de myocardites ou de péricardites. Dans le détail, ces derniers ont été hospitalisés dans huit cas sur dix. Les premiers symptômes apparaissent généralement quatre jours après la première dose et trois jours après la deuxième. Ainsi, les chercheurs évaluent le risque d’effets secondaires cinq fois plus élevé lors de la deuxième dose et dix fois plus important chez les garçons que chez les filles, et ce qu’importe la dose.
“Cette étude apporte des éléments supplémentaires aux discussions autour des schémas vaccinaux utilisés notamment chez les jeunes adolescents masculins, souligne le Dr François Montastruc. Ainsi, certains pays ont préconisé la réalisation d’une seule dose dans cette population comme l’Angleterre, d’autres un espacement des doses. Les recherches doivent se poursuivre pour tenter de répondre sur des bases scientifiques solides à ces questions. Dans tous les cas, nos résultats ne remettent aucunement en cause l’intérêt et le rapport bénéfice/risque de la vaccination même dans ces populations, ce qui a déjà pu être démontré dans de larges études randomisées multicentriques”.
Des risques pour toutes les tranches d’âge
Dans les autres tranches d’âge, des cas de myocardite ou de péricardites ont aussi été enregistrés après une vaccination ou après une infection à la Covid-19. En effet, selon l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), il y a un risque peu fréquent d’une de ces deux infections dans les sept jours suivant une vaccination contre la Covid-19 avec un vaccin ARNm, Pfizer ou Moderna, chez les sujets âgés de 12 à 50 ans en France et plus particulièrement chez les jeunes de 12 à 29 ans. L’instance souligne néanmoins que l’état de ces patients s’améliore généralement et qu’aucun décès n’a été rapporté.