Les premiers cas de patients porteurs d’Omicron sur le sol Français ont été confirmés cette semaine. Initialement, ce variant de la Covid-19 a été repéré pour la première fois en Afrique du Sud. Depuis, selon le National Institute for Communicable Disea du pays, il représente aujourd’hui la quasi-totalité des nouveaux cas détectés dans la province de Gautheng, la zone la plus urbanisée d’Afrique du Sud.
Les scientifiques ont émis plusieurs hypothèses pouvant expliquer l’apparition de ce variant, parmi lesquelles celle de Tulio De Oliveira, le chercheur qui a découvert Omicron à la fin du mois de novembre. Pour lui, il aurait pu se développer chez des patients atteints du virus de l'immunodéficience humaine (VIH).
Une patiente atteinte du VIH positive à la Covid-19 pendant 216 jours
Tulio De Oliveira et son équipe ont suivi une patiente atteinte du VIH mais également de la Covid-19. Celle-ci était insuffisamment traitée pour le Sida et donc immunodéprimée, c’est-à-dire que son système immunitaire n'est plus capable de lutter correctement contre des agents pathogènes comme des bactéries, des virus, des parasites ou encore des agents toxiques. Et en effet cette patiente, même prise en charge pour la Covid-19, est restée positive au virus pendant 216 jours. Sur cette période, pas moins de treize mutations uniques et une trentaine d’altération génétiques ont été observées.
Être immunodéprimé, un terrain favorable au développement de variant
D’après les chercheurs, le fait que cette patiente soit atteinte de la Covid-19 et immunodéprimée aurait fourni un terrain d’évolution favorable au virus qui aurait ainsi pu muter en variant Omicron. Pour l’instant, il ne s’agit que d’une hypothèse que les scientifiques comptent vérifier par de futures recherches. Néanmoins, c’est une piste de réflexion qui peut être intéressante, notamment pour expliquer le développement du variant Omicron en Afrique du Sud. En effet, dans ce pays de 59 millions d’habitants, 7,8 millions sont atteints du Sida en 2020 selon ONUSIDA. Rien que pour la tranche d’âge allant de 15 à 49 ans, les adultes porteurs du VIH représentent 19,2% de cette population. Et, il y a quelques mois, c’est déjà en Afrique du Sud que le variant Bêta s'était développé.
D’autres hypothèses pour expliquer Omicron
Deux autres hypothèses pourraient expliquer le développement du variant Omicron. La première est que le virus a accumulé des mutations pendant plusieurs mois durant lesquels il n’aurait jamais été détecté. Deuxième possibilité : il pourrait aussi avoir muté chez les animaux avant d’être à nouveau transmis à l’Homme. Des recherches supplémentaires devront être menées pour comprendre quand et comment ce variant s’est développé.