ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Nathan Verhelst : quand un changement de sexe raté conduit à l'euthanasie

Souffrances psychiques insupportables

Nathan Verhelst : quand un changement de sexe raté conduit à l'euthanasie

Par Bruno Martrette

Un Belge de 44 ans a été euthanasié après un changement de sexe qu'il estimait "raté". Selon son médecin, ses souffrances psychiques étaient incurables. Un cas prévu par la loi belge.

Facebook

L'histoire de Nathan Verhelst a profondément bouleversé la Belgique. Ce Belge âgé de 44 ans a été euthanasié lundi après une opération de changement de sexe qui a échoué. Né de sexe féminin sous le prénom de Nancy, cette femme souhaitait plus que tout devenir un homme. Pour accomplir cette transformation, Nathan avait subi plusieurs opérations. En l'espace de trois ans, ce quadragénaire avait fait une cure d'hormones, une ablation des seins et un changement de sexe. Malgré ces trois opérations, Nathan n'était toujours pas satisfait de son nouveau corps. Selon lui, « sa poitrine restait trop forte, et le pénis qu'on lui avait placé était raté », avait-il expliqué aux médias belges. Se sentant toujours emprisonné dans ce nouveau corps, Nathan a donc obtenu le droit d'être euthanasié dans un hôpital de Bruxelles, où il est mort le lundi 1er octobre.

Toutefois, même si ce cas d'euthanasie a choqué de nombreuses personnes, il est pourtant prévu par la loi du Royaume de Belgique. Ici, toutes les conditions d'une euthanasie étaient en effet réunies, en conformité avec la loi belge. « On pouvait clairement parler dans ce cas de souffrances psychiques insupportables », a expliqué le Dr Wim Distlemans (le médecin l'ayant suivi) au quotidien flamand Het Laatste Nieuws.
Depuis 2002, l'euthanasie est légale en Belgique, y compris pour les personnes « en souffrance psychologique incurable », comme le rappelle dans un autre quotidien belge Jacqueline Herremans, membre de la commission nationale sur l'euthanasie. Le texte en vigueur indique, en effet, que la personne doit présenter une affection grave et incurable qui lui cause des souffrances, mais le législateur a précisé que « ces souffrances peuvent être d'ordre psychique ou physique. »

Pour la seule année 2012, 1 432 euthanasies se sont déroulées en Belgique. Parmi elles, les cas de souffrance psychologique ont représenté l'an dernier  52 euthanasies.