Chaque jour, les professionnels de santé et les scientifiques en apprennent davantage sur les effets du Covid long ou des formes sévères du coronavirus. Une étude, publiée dans la revue Nature Reviews Urology le 26 novembre, a révélé qu’une infection sévère à la Covid-19 pouvait affecter la fertilité masculine. Pour l’heure, les résultats de cette recherche n’ont pas été confirmés.
Les chercheurs de l’université de Géorgie aux États-Unis, qui ont mené ces travaux, ont examiné les différentes manières dont le virus peut cibler et infecter les cellules testiculaires. Pour cela, ils ont étudié les données disponibles sur l'interaction du coronavirus avec les cellules de l'organisme et les précédentes recherches sur l'impact d'autres virus sur les testicules.
La Covid-19 infecterait les testicules
Dans cette étude, les chercheurs ont rappelé que la Covid-19 peut infecter de multiples organes dans tout l'organisme par l'intermédiaire de deux protéines principales : les récepteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine 2 (ACE2) et la protéase transmembranaire sérine 2. "Ces protéines permettent au virus d’entrer directement dans les cellules. (…) Les testicules produisent ces deux protéines, ce qui pourrait les rendre sensibles à l’infection", peut-on lire dans une publication de l’université de Géorgie.
"Des rapports d'autopsie ont montré des effets secondaires du virus dans les testicules. Il s'agit d'inflammations et d'orchites, de douleurs testiculaires, ainsi que de la rupture de la barrière hémato-testiculaire, et même dans certains cas, le virus se retrouve dans le liquide sécrété par l’organisme lors de l'éjaculation", a expliqué Clayton Edenfield, co-auteur de l’étude.
Des effets sur la fertilité masculine
Selon les scientifiques, une forme sévère de la Covid-19 pourrait endommager la barrière hémato-testiculaire, qui agit comme un mur, empêchant les toxines et les virus d'entrer dans l’organisme. Dans ce cas, "on observerait une très forte réduction de la fertilité", ont-ils indiqué.
D’après Clayton Edenfield, le pire scénario serait que le virus attaque les cellules germinales, qui sont responsables de la création de nouveaux spermatozoïdes, ce qui pourrait avoir des effets délétères durables sur la fertilité et entraîner des anomalies congénitales.
"Heureusement, la plupart des personnes en âge de procréer sont à l'abri des cas graves, mais pour 1 % des personnes touchées, le virus pourrait causer de graves conséquences", a conclu Clayton Edenfield.