Il est aujourd’hui impossible de guérir de la maladie de Parkinson, les seuls traitements disponibles permettent de limiter l’évolution des symptômes. Mais cela pourrait changer dans les années à venir. Une équipe de recherche de l’université de Bath, au Royaume-Uni, travaille sur une molécule, prometteuse pour la guérison de cette maladie neurodégénérative. Leurs travaux ont été publiés dans Journal of Molecular Biology.
D’où viennent les symptômes de la maladie de Parkinson ?
La maladie de Parkinson a plusieurs conséquences sur le cerveau. D’abord, elle provoque une dégénérescence des neurones à dopamine, située dans la substance noire de l’organe cérébral. Cela a des conséquences sur différents réseaux de neurones. En parallèle, des amas se forment dans différentes zones du cerveau : ils sont constitué de protéine alpha-synucléine (αS). Elle est naturellement présente chez tous les êtres humains, mais dans le cas de la maladie de Parkinson, elle forme des amas dits pathogènes, appelés corps de Lewy. Ceux ci sont toxiques pour les cellules cérébrales productrices de dopamine. Cette baisse de production de la dopamine déclenche les symptômes de la maladie de Parkinson, car les signaux transmis du cerveau au corps deviennent bruyants, entraînant les tremblements distinctifs observés chez les personnes atteintes.
Une version modifiée d’une chaîne d’acides aminés
Précédemment, les scientifiques anglais ont identifié une bibliothèque de peptides, soit des chaînes courtes d'acides aminés qui sont les éléments constitutifs des protéines, afin de trouver la meilleure candidate pour empêcher la formation des amas. Au total, ils ont observé les effets de près de 210 000 peptides, le 4554W s'est révélé le plus prometteur. Cette chaîne d’acides aminés a empêché l’agrégation des protéines αS lors d'expériences en laboratoire dans des solutions et sur des cellules vivantes. Dans un second temps, les chercheurs ont modifié ce peptide pour l’optimiser. La nouvelle version de la molécule, appelée 4654W(N6A), s'est avérée significativement plus efficace pour réduire l'agrégation et la toxicité d’αS. "Il reste encore beaucoup de travail à faire, mais cette molécule a le potentiel d'être un précurseur d'un médicament, a déclaré le directeur de la recherche, Jody Mason. Aujourd’hui, il n'y a que des médicaments pour traiter les symptômes de la maladie de Parkinson - nous espérons développer un médicament efficace avant même que les symptômes ne se développent."
Mieux comprendre la maladie de Parkinson
D’autres essais ont été mené sur des petites molécules, mais selon Richard Meade, l’un des auteurs de l’étude, leur petite taille n’a pas permis de bloquer les interactions des protéines. "C'est pourquoi les peptides sont une bonne option car ils sont assez gros pour empêcher la protéine de s'agréger, mais assez petits pour être utilisés comme médicament", précise-t-il. Il souligne que ces molécules ne participeront pas seulement à l’élaboration d’un traitement, mais elles permettront également de mieux comprendre la maladie et la raison pour laquelle les protéines s’agrègent en amas toxiques.