- Actuellement, il y a 116 décès par jour à l’hôpital dus à la Covid-19 en France.
- Ce chiffre a augmenté de plus de 50% ces sept derniers jours.
Actuellement, il y a 243 nouvelles entrées en soins critiques quotidiennes dues à la Covid-19, selon les derniers chiffres disponibles. Ces patients sont généralement atteints de forme grave de la maladie. Selon une étude publiée dans la revue scientifique The Lancet Respiratory Medicine, les personnes atteintes d’une forme sévère de la Covid-19 et aussi infectées par une aspergillose invasive, seraient plus à risque de mourir.
L’aspergillose invasive, une infection répandue chez les immunodéprimés
L’aspergillose invasive est la troisième cause d’infection invasive due à des champignons en France. En cause, l’espèce dite Aspergillus fumigatus, qui touche les sujets immunodéprimés et, notamment, ceux hospitalisés en réanimation pour une infection à la Covid-19. Les symptômes sont de la fièvre, de la toux, des douleurs thoraciques, des difficultés respiratoires, etc. “L’aspergillose invasive, c’est une maladie qu’on connaît bien à l’hôpital chez les patients très immunodéprimés, explique le professeur Jean-Pierre Gangneux, co-auteur de l’étude. Ces dernières années, on l’a vu apparaître chez les gens qui faisaient des grippes sévères avec syndrome de détresse respiratoire aiguë”.
Deux fois plus de risques de décès
Pour parvenir à leurs résultats, les chercheurs ont étudié les données de 576 patients en réanimation dans dix-huit centres hospitaliers à travers la France. D’après leurs résultats, ceux atteints d’une forme sévère de la Covid-19 et aussi infectés par une aspergillose invasive, avaient deux fois plus de risque de décès (61,8% contre 32.1%). “Cette co-infection par un champignon est un événement majeur qui vient aggraver la suite d’une infection à la Covid-19 grave”, détaille Jean-Pierre Gangneux.
L’âge, les médicaments et la ventilation mécanique : des facteurs de risque
D’après les scientifiques, certains patients sont plus à risque d’être infectés par l'aspergillose invasive. Ils ont identifié trois facteurs. Tout d’abord l’âge pour les plus de 62 ans. Ensuite, deux médicaments contre la Covid-19 et, enfin, le fait qu’un patient soit mis sous respiration artificielle, via une ventilation mécanique, pendant plus de quinze jours. “Il y a des facteurs aggravants liés au traitement, souligne Jean-Pierre Gangneux. Pour une grande majorité de gens, ce sont des traitements efficaces, qui permettent de traiter la maladie de fond. Mais ces traitements favorisent parfois l’émergence d’infections”.
Vers des solutions préventives aux infections fongiques ?
Connaître le lien entre ce type d’infection fongique, la Covid-19 et la mortalité accrue des patients devrait, selon les chercheurs, permettre de mettre au point un indice de suspicion. A terme, ils espèrent que cela permettra aussi de mieux surveiller l’apparition des infections dues aux champignons, notamment pour les personnes atteintes d’une forme sévère du virus. Pour l’instant, les scientifiques ne savent pas si un traitement contre ce type d’infection fongique devrait être administré en préventif. Des études complémentaires seront menées pour répondre à cette question.