- L'identification d'une protéine impliquée dans le processus de mémoire pourrait permettre des avancées thérapeutiques
- Elle permet l'excitation des neurones de l'horloge circadienne, nécessaires à la consolidation des souvenirs
Les mouches qui appartiennent à la catégorie des drosophiles se nourrissent de tissus végétaux. Leur organisme est régi par la protéine Apterous (Ap) qui joue un rôle majeur dans leur développement physique. Le mot "aptère" signifie sans ailes, en référence au fait que ces mouches qui présentent une mutation du gène Ap, sont dans la plupart des cas dépourvues d'ailes.
Mais cet effet bien connu de la protéine Ap ne serait finalement peut-être pas le seul. En effet, des scientifiques japonais de l'Université métropolitaine de Tokyo ont récemment identifié une autre fonction de cette protéine. D'après leur étude parue dans Plos of Biology, les mouches présentant une mutation du gène Ap rencontrent des problèmes de mémoire à long terme.
En analysant ces résultats de plus près, les chercheurs ont découvert que la protéine Ap joue deux rôles très importants dans la mémoire. Plus spécifiquement dans les zones du cerveau liées à l'apprentissage, ainsi que dans les neurones associés à l'horloge biologique.
Deux processus de mémoire disctints
Dans les neurones de l'horloge biologique, qui régulent entre autres le sommeil et l'éveil comportemental, la protéine Ap semblait fonctionner seule. Mais en comparant son action à celle des mutants Ap, les chercheurs ont découvert que Ap aidait à réguler la réponse des récepteurs GABA (un neurotransmetteur clé connu sous le nom d'acide gamma-aminobutyrique).
La bonne quantité d'activité des récepteurs GABA a contribué à exciter les grands neurones de d'horloge circadienne, nécessaires à la consolidation des souvenirs. Grâce à des expériences visant à confirmer ce mécanisme, les scientifiques sont parvenus à contrer certains des effets de la mutation Ap en supprimant artificiellement l'expression des récepteurs GABA.
"Il est intéressant de noter que Ap est impliqué dans ces deux processus de mémoire par des mécanismes distincts dans différents sous-ensembles neuronaux du cerveau adulte", commentent les auteurs de l'étude. Ces derniers espèrent que ces découvertes déboucheront sur de nouvelles approches pour le traitement des troubles de la mémoire et des traumatismes.