Et si l'asthme sévère protégeait des infections graves à la Covid-19 ? C'est cette piste que des chercheurs de l'Université des sciences de la santé de l'Arizona (États-Unis) ont explorée. Leur recherche porte sur les interactions virales qui contrôlent l'inflammation dans l'asthme.
Trois virus distincts ont été étudiés afin de déterminer comment la réponse immunitaire naturelle de chacun agit pour protéger les patients asthmatiques qui les contractent. Le premier virus examiné est le rhinovirus, responsable de ce qu'on appelle communément le "rhume". Le deuxième virus est celui vecteur de la grippe A et le troisième, le SARS-CoV-2.
Un récepteur au cœur de l'explication
Les chercheurs à l'origine de ces travaux sont parvenus à expliquer l'action d'un récepteur confirmant ce que de nombreux médecins avaient déjà pu constater sur le terrain. "Il semble que le fait d'être asthmatique confère un certain degré de protection contre la COVID-19, car le récepteur ACE2 est réduit dans l'asthme. Nous avons constaté beaucoup moins d'exacerbations d'asthme pendant la pandémie".
"Et lorsque vous examinez toutes les comorbidités des patients admis pour une Covid-19 sévère, l'asthme ne ressort pas comme l'une d'entre elles", explique l'autrice principale de l'étude Monica Kraft, directrice adjointe du centre de recherche sur l'asthme et les maladies des voies respiratoires et professeur et présidente du département de médecine de l'UArizona College of Medicine.
L'action de protéines solubles connues sous le nom de cytokines et de protéine A du surfactant activent le système immunitaire, ce qui a pour effet de réduire l'expression du récepteur ACE2. En d'autres termes, ces deux protéines limitent l'action de l'ACE2 et protégent les patients atteints d'asthme sévère de développer une forme grave de Covid-19.