- 20 à 30 % des accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont liés à une fibrillation auriculaire.
- 30 % des fibrillations atriales sont asymptomatiques.
- Un électrocardiogramme doit être réalisé pour confirmer le diagnostic d’une fibrillation atriale.
- Des outils "plus sophistiqués", tels qu’un "Holter ECG", des montres connectés, un moniteur cardiaque ou des enregistreurs d’événements permettent également de dépister la maladie.
Plus de 10 % des plus de 80 ans sont concernés par la fibrillation atriale (ou auriculaire), selon l’Assurance maladie. Cette affection est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent de l’adulte. Elle accélère le cœur et le fait battre de manière irrégulière. En général, l’âge, le vieillissement et une prédisposition familiale favorisent la survenue de cette pathologie. Mais d’autres facteurs de risque, tels que l’obésité, les problèmes cardiaques et les maladies respiratoires, peuvent également entraîner l’apparition d’une fibrillation atriale.
Si cette affection n’est pas traitée à temps, elle peut être à l’origine d’une insuffisance cardiaque ou provoquer des accidents vasculaires cérébraux (AVC) à cause de caillots de sang dans les oreillettes du cœur. Problème : dans certains cas, cette maladie peut survenir sans symptômes et donc passer inaperçue. Le docteur Serge Boveda, cardiologue à la clinique Pasteur à Toulouse, explique comment dépister une fibrillation auriculaire silencieuse.
Un électrocardiogramme pour préciser le diagnostic
Lorsque la fibrillation atriale se manifeste par des symptômes, tels que des palpitations, des essoufflements ou des malaises, il est plus simple de la diagnostiquer. Dans ce cas, le médecin va interroger et examiner le patient puis l’orienter vers un spécialiste pour le dépistage d’une arythmie, à savoir une irrégularité du rythme cardiaque.
"Bon nombre de fibrillations atriales sont asymptomatiques. Selon des études, elles sont estimées à 30 %, soit un tiers des fibrillations atriales, même s’il est difficile de savoir combien il y en a réellement", indique le cardiologue toulousain. Pour détecter ce trouble du rythme cardiaque, les autorités sanitaires ont recommandé aux médecins généralistes de prendre systématiquement le pouls des patients âgés de plus de 65 ans.
Le médecin peut suspecter un épisode de fibrillation atriale, si le pouls du patient est irrégulier. Dans ce cas, il oriente le patient vers un spécialiste qui réalise un électrocardiogramme (ECG). Cet examen permet d’obtenir un tracé électrocardiographique et de préciser le diagnostic.
Des méthodes plus "sophistiquées"
Le docteur Serge Boveda révèle d’autres moyens "plus sophistiqués" pour dépister une fibrillation atriale. D’après le spécialiste, un "Holter ECG", à savoir un petit appareil impliquant des enregistrements sur plusieurs heures, jours ou semaines, permet de mettre en évidence des épisodes de fibrillation auriculaire.
Autres outils possibles pour détecter cette maladie : les enregistreurs d’événements et les montres connectées. "Ils permettent de donner des tracés ECG sur une seule dérivation et peuvent permettre de dépister une fibrillation atriale, qui passe inaperçue", précise le cardiologue.
Un moniteur cardiaque, implanté sous la peau, permet également d’enregistrer le rythme cardiaque d’un patient pendant plusieurs années. Ces équipements "aident à dépister des fibrillations atriales méconnues, qui pourraient survenir de manière épisodique", selon le spécialiste toulousain.
Ci-dessous l'interview du Dr Serge Boveda :
Retrouvez notre émission Questions aux Experts sur la fibrillation atriale :