- Les symptômes de la fibrillation atriale sont des palpitations, de l'essoufflement, de la fatigue
- Le dépistage se fait par la prise du pouls ou un examen électrocardiographique
- Ce dépistage, même en l'absence de symptômes ou de facteurs de risque, est recommandé à partir de 65 ans
Les affaires du coeur doivent être abordées avec raison ! Si vous avez des palpitations, une sensation d'essoufflement à l'effort ou tout simplement une fatigue un peu plus importante, c'est peut-être le signe d'une fibrillation atriale. Une maladie qui concerne plus de 750 000 personnes en France et qui touche principalement les plus de 65 ans, mais surtout une maladie dite "silencieuse" qui peut exister sans que de véritables symptômes apparaissent. D'où l'importance, à partir de 65 ans, de surveiller son rythme cardiaque car c'est son dérèglement qui est la principale conséquence d'une fibrillation atriale. Mais comme le souligne le Pr Philippe Mabo, cardiologue au CHU de Rennes, "il ne faut pas en faire une obsession, passer sa vie la main sur son pouls, mais le faire de façon raisonnée et raisonnable!".
Repérer les symptômes... quand ils existent
Et pourtant, dépister à temps une fibrillation atriale, un dysfonctionnement du mécanisme de contraction de l'oreillette qui peut laisser le sang stagner dans le coeur et donc générer un risque fort d'accident vasculaire cérébral à cause de la formation de caillots, c'est le meilleur moyen d'éviter un événement clinique grave. Mais quand et comment faire ce dépistage ? "D'abord, explique le Pr Philippe Mabo, lorsque l'on a des symptômes, palpitations, sensation de coeur qui s'emballe, essoufflement à l'effort, fatigue inexplicable. Et bien sûr pour les patients qui ont déjà eu un AVC ou qui souffrent d'une insuffisance cardiaque, ce dépistage doit être systématique".
Le problème est que la fibrillation atriale peut exister sans aucun signe et sans aucun antécédent de problème cardiaque. "Comme il s'agit d'une maladie qui peut être silencieuse, il est important de faire un dépistage à partir de 65 ans -les deux tiers des personnes souffrant de fibrillation atriale ont plus de 65 ans-, mais on peut le faire plus tôt surtout si l'on a un profil à risque, c'est à dire si l'on souffre par exemple d'hypertension ou de diabète", précise le cardiologue.
Un diagnostic qui peut s'appuyer sur des objets connectés
Dépister une fibrillation atriale, comment ça marche ? Il y a plusieurs méthodes et outils pour surveiller son rythme cardiaque et ses éventuelles anomalies. D'abord, et c'est le moyen le plus simple, il y a la prise de pouls. " Celle-ci se fait au niveau du poignet ou de la carotide : si le pouls est rapide et irrégulier, si cela bat la chamade, il est alors indiqué de consulter son médecin traitant ou un cardiologue", avertit le Pr Philippe Mabo.
Mais le seul examen qui permette un diagnostic à coup sût de la fibrillation atriale, c'es l'électrocardiogramme, "mais à condition qu'il soit réalisé au moment où les symptômes sont présents", insiste le cardiologue. D'où l'intérêt d'utiliser aussi les techniques d'électrcardiographie de longue durée, soit avec la pose sur le thorax d'électrodes reliés à un boitier enregistreur durant 48 à 72 heures, soit le recours à un holster dont l'implantation permet de monitorer le rythme cardiaque sur plusieurs semaines avec cette capacité supplémentaire de pouvoir transmettre les données relevées au médecin. Malgré l'efficacité reconnue de ces dispositifs, "la révolution dans le dépistage de la fibrillation atriale, assure le Pr Philippe Mabo, ce sont les objets connectés qui mesurent et enregistrent le rythme cardiaque en vie réelle, avec même des alertes pour signaler d'éventuelles anomalies, et sur lesquels les médecins peuvent aujourd'hui s'appuyer pour poser un diagnostic".
Ci-dessous, l'interview du Pr Philippe Mabo , cardiologue au CGHU de Rennes :
Notre émission Questions aux Experts sur la fibrillation atriale :