Obésité, maladies des artères coronaires, apnée du sommeil… Plusieurs facteurs peuvent favoriser la survenue d’une fibrillation atriale, à savoir un trouble du rythme cardiaque qui accélère le cœur et le fait battre de manière irrégulière. Selon le Pr Philippe Chevalier, rythmologue au CHU de Lyon, la pratique des sports de grande endurance prédispose également à une fibrillation auriculaire.
"Les sportifs qui pratiquent une activité physique pendant plus de 15 à 20 heures par semaine augmentent leurs risques de développer une arythmie. Si un athlète contracte cette pathologie, il est possible de le soigner grâce des techniques d’ablation, avec un rapport bénéfice-risque extrêmement favorable et des taux de succès de 80 à 90 %", précise-t-il.
D’après le spécialiste, la sédentarité est aussi un facteur qui favorise la survenue d’une fibrillation atriale. Les personnes qui ont un mode de vie sédentaire ont autant de risque de contracter une arythmie que les athlètes qui pratiquent du sport "à hautes doses". "Il faut trouver le juste milieu", ajoute-t-il.
Le sport est compatible avec la fibrillation atriale
Le Pr Philippe Chevalier indique que les patients atteints de ce trouble du rythme cardiaque peuvent continuer à faire du sport. "Les contre-indications à la pratique sportive en cas de fibrillation atriale sont exceptionnelles. Demandez toujours des arguments précis à votre médecin s’il vous interdit de pratiquer une activité sportive", conseille le professionnel de santé.
Faire de l’exercice pendant trois à six heures par semaine permet également de prévenir une arythmie. "Le sport est bénéfique. Certains études scientifiques, menées auprès de patients en bonne santé, ont clairement démontré son effet antiarythmique", déclare le professeur. Il explique que marcher, faire du vélo ou courir protège contre l’hypertension artérielle, qui est le premier facteur de risque d’accidents vasculaires cérébraux et de fibrillation atriale.
"Lorsque l’on fait du sport, on perd du sodium. Résultat : notre pression artérielle diminue et notre cœur respire, c’est-à-dire qu’il ne va pas travailler dans des conditions barométriques excessives. L’organe ne va ni s’étirer, ni s’hypertrophier. Il va être au repos, donc les artères vont se dilater. Cela va être extrêmement bénéfique tant au niveau musculaire que vasculaire. En clair, le sport protège notre cœur", développe le spécialiste.
Ci-dessous, l'interview du Pr Philippe Chevalier, rythmologue au CHU de Lyon :