- L’encéphalopathie traumatique chronique est une maladie neurodégénérative qui affecte les athlètes pratiquant des sports de contact. Sur 202 joueurs de football américain décédés, 110 sportifs passés par la NFL étaient atteints de cette pathologie.
- Cette affection se manifeste par des changements d’humeur et de comportement, une démence, des modifications des fonctions cognitives et des problèmes musculaires.
- Cette maladie ne peut pas être diagnostiquée de façon définitive sur des personnes vivantes. Pour l’heure, aucun traitement spécifique ne permet de soigner l’encéphalopathie traumatique chronique.
En avril 2021, l’ancien joueur professionnel de football américain, Phillip Adams, a tué six personnes aux États-Unis, avant de se suicider. Le 14 décembre, des neuropathologistes de l’université de Boston ont apporté des éléments de compréhension de la fusillade. Ils ont réalisé un examen post-mortem du cerveau du trentenaire et ont découvert que l’auteur des faits souffrait d’une encéphalopathie traumatique chronique (ETC), une maladie neurodégénérative.
Selon les médecins spécialistes, l’ancien joueur de la NFL (National Football League) avait des lésions cérébrales "inhabituellement graves". "Phillip Adams présentait une quantité extraordinaire de pathologies associées au lobe frontal, la zone du cerveau située derrière le front", a expliqué Ann McKee, directrice du Centre ETC de l’université. La famille du trentenaire a précisé que le sportif avait subi "plusieurs commotions cérébrales" durant sa carrière.
Une maladie neurodégénérative qui affecte les athlètes
L’encéphalopathie traumatique chronique est une pathologie qui peut toucher des athlètes pratiquant des sports de contact (rugby, football américain ou boxe) ou des personnes qui ont reçu des coups répétés au niveau de la tête. Cette affection neurodégénérative est provoquée par des traumatismes crâniens à répétition.
"Les experts ignorent encore pourquoi seules certaines personnes ayant subi des traumatismes crâniens répétés développent une encéphalopathie traumatique chronique et combien de traumatismes et de force sont nécessaires pour déclencher cette pathologie. Environ 3 % des athlètes ayant subi plusieurs commotions (même d’apparence mineure) développent une encéphalopathie traumatique chronique", peut-on lire sur le site du Manuel MSD, un portail d'informations médicales.
Une étude publiée dans la revue JAMA Network en 2017 a établi un lien entre les chocs crâniens répétés subis par les joueurs de football américain et la survenue de l’encéphalopathie traumatique chronique. Pour les besoins de ces travaux, des chercheurs américains ont analysé les tissus cérébraux de 202 joueurs décédés. Ils ont constaté que 110 sportifs passés par la NFL étaient touchés par cette maladie neurodégénérative. "Nous espérons sensibiliser le public à cette maladie afin que les joueurs puissent comprendre les risques... Phillip n'est pas le premier à s'être battu contre cette maladie et il ne sera pas le dernier", a déclaré la famille Phillip Adams.
Des changements d’humeur et de comportement
Les patients atteints d’encéphalopathie traumatique chronique peuvent présenter des changements d’humeur (déprime, irritabilité, pensées suicidaires) et de comportement (agressivité, impulsivité). Cette pathologie neurodégénérative se manifeste également par une démence et des modifications des fonctions cognitives, c’est-à-dire que les malades perdent la mémoire, deviennent distraits ou confus. Des problèmes musculaires peuvent aussi apparaître lorsque l’on souffre de cette affection. Chez certaines personnes, ces signes cliniques ne surviennent pas pendant plusieurs années.
Quels sont les traitements possibles ?
L’encéphalopathie traumatique chronique ne peut pas être détectée de façon définitive sur des patients vivants, ce qui rend difficile sa découverte et son diagnostic. Pour l’heure, aucun traitement spécifique ne permet de soigner la maladie. Mais un suivi psychologique et des médicaments, tels que des antidépresseurs, peuvent être prescrits pour soulager les symptômes.
Quelques mesures peuvent prévenir l’apparition de cette pathologie neurodégénérative. "Les personnes ayant subi une commotion doivent se reposer et ne plus pratiquer d’activités sportives ou autres pendant un certain temps", indique le Manuel MSD.