Dix minutes, c’est le temps minimum durant lequel il faut aérer son logement, en été comme en hiver. Ce geste simple permet de renouveler l’air intérieur, d'éviter l’accumulation de polluants et de réduire leur concentration dans un logement. En effet, contre toute idée reçue, ce n’est pas parce que nous sommes chez nous que l’air est pur… Bien au contraire. Tabagisme, moisissures, matériaux de construction, meubles, acariens, produits d’entretien, peintures... Autant de sources de pollution de l’air intérieur qui nous sont nocives. Et, d’après une étude publiée dans la revue Indoor air, la liste pourrait encore s’allonger. En effet, selon les auteurs, beaucoup de produits qui se trouvent dans nos salles de bain seraient néfastes pour la santé.
Des composés volatiles dangereux dans les shampoings…
Les auteurs estiment que certains produits de beauté et/ou d’hygiène que nous utilisons contiennent des composés organiques volatils néfastes pour la santé humaine, surtout s’ils sont inhalés en trop grande quantité. Parmi les ingrédients visés : le limonène, l’alcool, le benzylique et l’éthanol. Le premier est un hydrocarbure, surtout détecté dans les shampoings parfumés à l'agrume ainsi que dans les huiles essentielles. Le deuxième composé organique volatile présent dans les salles de bain, l’alcool benzylique, est inflammable, irritant et incolore. Celui-ci est le plus utilisé dans les produits d’hygiène et de cosmétique, à la fois comme conservateur, stabilisant, solvant et composé de parfum.
…et dans les crèmes hydratantes
Enfin, d'après l'étude, l’éthanol est surtout présent dans les crèmes hydratantes. Les scientifiques ont aussi découvert d’autres produits chimiques dans l’air de nos salles de bain. Ceux-ci viendrait des lessives utilisées par les participants et les chercheurs eux-mêmes. Pour parvenir à toutes ces conclusions, les scientifiques ont étudié la qualité de l’air en conditions réelles : ils ont installé des tuyaux dans différentes salles de bain pour étudier les émanations qui en sortaient. De plus, tous les participants avaient les mêmes produits, à savoir un shampooing, un après-shampooing, un nettoyant pour le visage, un gel douche, une crème hydratante et un déodorant en aérosol.
Informer les consommateurs du danger de ces produits
Tous ces composés organiques volatiles peuvent avoir de graves conséquences sur la santé comme des allergies, des maux de tête, des irritations des voies respiratoires, etc. Pour limiter leur présence dans l’air intérieur, les scientifiques estiment que les fabricants de produits d’hygiène et de beauté devraient être les premiers à devoir agir. Ainsi, si les lotions qu’ils vendent sont néfastes, les auteurs plaident pour qu'ils soient rendus responsables d’une partie de la pollution intérieure. D’autre part, ils recommandent aussi aux autorités d'interdire les aérosols ou, du moins, aux consommateurs de ne plus en acheter. Enfin, ils estiment qu'un étiquetage ou un label de qualité de l’air sur ces produits pour mieux aiguiller la population. Alors, à quand un nutri-score façon composés organiques volatiles ?