Les prouesses accomplies par les technologies numériques telles que l'impression 3D et la réalité virtuelle sont précieuses dans le domaine de la médecine. Des chercheurs israéliens viennent d'ailleurs de démontrer que ces deux techniques pouvaient s'avérer efficaces pour aider les anesthésistes à se préparer aux interventions chirurgicales.
La recherche a été réalisée par une équipe d'anesthésistes du centre médical Sourasky de Tel Aviv (Israël). L'expérience a consisté à évaluer les capacités de la technologie 3D pour préparer les opérations de 20 patients. Deux de ces interventions étaient particulièrement délicates. La première a été pratiquée sur un fœtus de 35 semaines et nécessitait une césarienne. La seconde concernait une patiente âgée de 83 ans qui devait subir une opération à cœur ouvert.
La majorité des autres cas décrits dans l'étude publiée dans le European Journal of Anaesthesiology porte sur des enfants hospitalisés pour une opération des poumons, ainsi que des patients présentant de grandes masses médiastinales (MM) dans la poitrine, soit des tumeurs et/ou des kystes qui compriment le cœur et les poumons.
Moins d'erreur pendant l'opération grâce à l'impression 3D
En 2019, le service d'anesthésie du centre médical de Tel Aviv a commencé à utiliser l'impression 3D et la modélisation en réalité virtuelle pour évaluer systématiquement, avant une intervention chirurgicale, les patients dont les voies respiratoires sont potentiellement difficiles en raison d'un rétrécissement ou d'un grand MM.
Pour tester l'efficacité de ces méthodes dans le cas précis des anesthésies, l'impression 3D a été utilisée sur quinze patients opérés au niveau des voies respiratoires. La réalité virtuelle a quant à elle était testée sur trois patients (traités pour des MM de grande taille). Les résultats ont montré que lorsque l'impression 3D était utilisée, le plan des voies aériennes pratiqué sur le modèle correspondait à la taille des voies aériennes chez 13 des 15 patients (87 %), ce qui a réduit le risque d'erreurs pendant l'opération.
Après avoir examiné les images de réalité virtuelle, aucun des patients MM n'a dû subir de procédure invasive avant d'être anesthésié. En outre, aucune complication anesthésique n'a été signalée chez les patients orientés vers la modélisation 3D, précise également l'étude.
"Notre expérience de deux ans montre qu'avec un plan spécifique en place, les essais et les erreurs sont réduits, et il y a moins de traumatisme pour le patient et de gaspillage d'équipement. Grâce aux scanners d'imagerie, notre équipe d'anesthésie a pu imprimer des modèles très précis des voies respiratoires des patients sur lesquels elle a pu planifier et pratiquer ses interventions", explique le Dr Ruth Shaylor, qui a dirigé la recherche. "Le fait de pouvoir voir, tenir et faire tourner une réplique précise des voies respiratoires de leur patient donne un nouvel angle à leurs cas, fournissant des informations sur l'équipement le plus approprié pour les voies respiratoires", ajoute-t-il.