- L'allergie au sésame fait partie des dix allergies alimentaires les plus répandues chez les enfants.
- Chez les enfants allergiques ayant participé à l'étude, plus de 56 % avaient consommé des produits contenant du sésame qui ne le déclaraient explicitement pas sur l'étiquette.
- Les mentions "épices" ou "arômes naturels" peuvent suggérer la présence de sésame.
Touchant plus souvent les enfants que les adultes, l’allergie au sésame se manifeste notamment par des éruptions cutanées, des rougeurs, des démangeaisons de la peau, un gonflement des yeux, des lèvres, de la gorge et de la langue. Mais aussi des douleurs abdominales, des difficultés à respirer, une chute de la tension artérielle, une accélération du rythme cardiaque et, dans les cas les plus extrêmes, par une perte de conscience.
Pourtant, le sésame continue de figurer dans la liste des ingrédients de nombreux produits. Pire, il est aussi souvent un ingrédient caché, que les industriels omettent de mentionner. Et cela peut avoir de graves conséquences, comme le révèle une nouvelle étude parue dans Annals of Allergy, Asthma and Immunology, la revue scientifique de l'American College of Allergy, Asthma and Immunology (ACAAI). Ses auteurs y révèlent que parmi les personnes ayant déclaré une réaction allergique au sésame, plus de 56 % avaient consommé des produits contenant du sésame qui ne le déclaraient pas sur l'étiquette.
Des étiquettes pas assez explicites
"Le sésame est la neuvième allergie alimentaire la plus fréquente chez les enfants aux États-Unis, mais de nombreuses personnes ne le reconnaissent pas sur les étiquettes des produits alimentaires, ou bien il n'y figure pas du tout, explique l'allergologue Katie Kennedy, autrice principale de l'article. Ce que nous avons découvert dans notre étude, c'est que parmi les personnes qui ont signalé des événements liés à l'ingestion accidentelle de sésame, beaucoup ont déclaré qu'elles ne savaient pas que des mots comme 'tahini' signifiaient sésame. Comme le mot 'sésame' n'est pas souvent utilisé sur les étiquettes, les accidents sont plus fréquents."
Les chercheurs ont passé en revue 379 événements autodéclarés liés au sésame, impliquant 327 personnes et 360 réactions cliniques indésirables distinctes. 85 % des rapports provenaient de parents fournissant des informations sur les événements survenus avec leurs enfants.
"Environ 48 % des réactions allergiques ont nécessité une hospitalisation ou une visite aux urgences", détaile l'allergologue Kim Nguyen, co-autrice de l'article. 63 % des événements allergiques ont eu lieu à la maison, 11 % au restaurant, 5 % chez un ami et 4 % à l’école.
"Certains des rapports étaient dus à des produits déclarés comme contenant des 'épices' ou des 'arômes naturels' et ont obligé les consommateurs à appeler l'entreprise ou le fabricant pour clarifier les ingrédients", ajoute le Dr Kennedy. L'un des événements signalés s'est produit chez une enfant présentant une allergie connue au sésame et qui avait mangé un pain de viande préparé avec de la chapelure. Les parents ont appris plus tard que les "épices" indiquées sur la chapelure contenaient du sésame.
Les auteurs concluent qu'un étiquetage clair et spécifique du sésame sur les produits est crucial pour la prévention des réactions indésirables, notamment l'anaphylaxie, chez les personnes allergiques aux aliments.
En 2021, le Congrès américain a adopté la loi sur la sécurité, le traitement, l'éducation et la recherche en matière d'allergies alimentaires qui, entre autres, a ajouté le sésame à la liste des allergènes devant obligatoirement figurer sur les étiquettes des produits alimentaires d'ici 2023. Dans les pays de l’Union européenne le sésame fait aussi partie des ingrédients à déclaration obligatoire par les industriels (règlement européen n°1169/2011).