Toute personne a le droit d'indiquer par avance sa volonté sur les conditions de sa fin de vie, à la suite d'une maladie ou pour une autre cause (accident de circulation…), au cas où elle serait un jour dans l'incapacité de la faire connaître.
Pour une "politique pédagogique"
Pourtant, "la pratique fait apparaitre que nos concitoyens méconnaissent ce moyen d'exprimer leur volonté via des directives anticipées. Il en est de même des professionnels de santé, qui ne maitrisent pas suffisamment les dispositions législatives les plus récentes", juge l’Académie nationale de médecine dans un communiqué. "Il convient de mettre en place une politique pédagogique axée sur la réflexion de chaque citoyen, quel que soit son âge, en anticipation de sa fin de vie, et ainsi de lever les freins psychologiques et techniques", ajoute l’institution.
L'Académie nationale de médecine souligne en conséquence la nécessité :
- de mener périodiquement de larges campagnes d'information auprès du public, y compris les plus jeunes, sur les directives anticipées, en utilisant pour cela tous les moyens d'information disponibles (médias, réseaux sociaux, mais aussi documents diffusés dans les cabinets de médecins généralistes, les établissements de santé, les pharmacies, les mairies, les études de notaire…) ;
- d'inclure, parmi les compétences des études en santé, un apprentissage à la formulation personnalisée des directives anticipées ;
- de former et de sensibiliser toutes les catégories de professionnels de santé, afin de remédier à leur manque de connaissances en ce domaine ;
- de renforcer le rôle incontournable d'information des médecins généralistes et référents, en diffusant auprès d'eux les documents nécessaires sur les directives anticipées.
Mode d'emploi
Les directives anticipées sont révisables et révocables. Mentionnant l'identité de leur auteur, elles sont écrites, datées et signées. Elles peuvent être rédigées selon un modèle, mais sans obligation, et elles gagnent à être facilement accessibles. Leur conservation peut être confiée à des tiers : personne de confiance, membre de la famille, proche, médecin traitant, établissement de santé, établissement médico-social. Elles peuvent également être intégrées dans le dossier médical personnel.
Leur contenu prime sur les avis ou témoignages de la personne de confiance ou des proches. Les professionnels de santé ne peuvent y déroger qu'en cas d'urgence vitale, le temps d'évaluer la situation, et lorsqu'elles apparaissent "inappropriées ou non conformes à la situation médicale". Dans ce dernier cas, une procédure collégiale est suivie.