Selon une nouvelle étude de l'Université nationale australienne (ANU), la théorie qui, depuis un certain Charles Darwin, soutient que les hommes sont plus brillants que les femmes pour des raisons biologiques, ne serait pas fondée.
10 000 études passées au crible
"L'idée que la biologie induit une plus grande diversité de comportements chez les animaux mâles est souvent avancée pour expliquer pourquoi plus d'hommes que de femmes sont considérés comme des génies ou deviennent PDG", rappelle en introduction l'autrice principale de l’étude, Lauren Harrison.
Pour éprouver cet argument, son équipe a fait la synthèse des résultats de plus de 10 000 études biologiques, portant sur 220 espèces animales très variées, allant des insectes aux dauphins. Le but était de comparer les comportements des mâles et des femelles, afin de savoir si un sexe était plus polyvalent que l’autre. Les capacités d’audace, d'agressivité, d'exploration, de sociabilité et d'activité de milliers d’animaux ont ainsi été mesurées. Et au final, rien n'a permis de démontrer une plus grande variabilité dans les traits de personnalité des mâles ou des femelles chez aucune des espèces étudiées.
"Un nombre similaire d'hommes et de femmes peu performants"
"D'après nos résultats, si nous supposons que les humains sont comme les autres animaux, il y a autant de chances d'avoir un nombre similaire de femmes performantes qu'il y a d'hommes performants dans ce monde", déduit Lauren Harrison. Dans la même optique, "il y a également un nombre similaire d'hommes et de femmes peu performants", poursuit-elle.
"Nos recherches sur plus de 200 espèces animales montrent que la variation du comportement des hommes et des femmes est très similaire. Par conséquent, il n'y a aucune raison d'invoquer cet argument basé sur la biologie pour expliquer pourquoi plus d'hommes que de femmes sont lauréats du prix Nobel", commente le biologiste Michael Jennions, co-auteur de l’étude.
"Au lieu d'utiliser la biologie pour expliquer pourquoi il y a plus d'hommes PDG, nous devrions nous demander quel rôle la culture et l'éducation jouent dans cet état de fait", conclut Mme Harrison.