- Près de 800 médicaments contiennent du dioxyde de titane, une substance classée cancérigène et interdite dans les produits alimentaires. Cette dernière est utilisée pour rendre les comprimés blancs et/ou blancs.
- Les patients prenant des médicaments qui se trouvent dans la liste ne doivent pas arrêter leur traitement mais demander l’avis de leur médecin.
"Spasfon, Doliprane, Imodium... Ces médicaments qui contiennent du dioxyde de titane font partie des plus prescrits. On retrouve également cette substance dans les cosmétiques, les vêtements, les jeux pour enfants... Partout en fait", signale Christelle Pangrazzi, la rédactrice en chef du magazine Kali. Dans le deuxième numéro de ce nouveau magazine, la rédaction alerte sur les dangers du dioxyde de titane et publie une liste de 800 médicaments qui en contiennent et qui sont couramment prescrit.
Des nanoparticules "50.000 fois plus petites qu’un cheveu"
Le dioxyde de titane est déjà interdit en France dans les produits alimentaires. Les autorités sanitaires, telles que l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), estiment qu’il pourrait augmenter les risques de développer un cancer colorectal, lorsqu'il est ingéré, ou pulmonaire, quand il est inhalé. Dans les médicaments, les fabricants l’utilisent pour rendre les cachets blancs et/ou brillants.
Selon l’enquête des journalistes de Kali, ces nanoparticules seraient "50.000 fois plus petites qu’un cheveu" et pourraient donc entrer dans les cellules humaines et dans d’autres organismes vivants. "On proscrit l’utilisation de cette substance dans des aliments, car on reconnaît un risque pour la santé, mais on continue à fabriquer des médicaments qui en contiennent", souligne Christelle Pangrazzi. Néanmoins, les quantités présentes dans les médicaments sont infimes.
Une substance présente dans 4.523 médicaments
Malgré sa dangerosité, on trouve du dioxyde de titane dans 4.523 médicaments autorisés dans le commerce, toutes catégories confondues et pour toutes les tranches d’âges, même les enfants. Mais, selon le magazine Kali, l’Agence européenne des médicaments (EMA) n’a pas interdit son utilisation dans les produits pharmaceutiques pour deux raisons : cela pourrait créer des pénuries importantes de médicaments et, avant de trouver une solution alternative au dioxyde de titane, "une période de transition de 10 ans voire plus" serait nécessaire.
Vers un changement de la législation ?
"Un projet de règlement sur les additifs alimentaires prévoit pour le moment de maintenir le dioxyde de titane sur la liste des additifs autorisés dans les médicaments. Le projet de règlement prévoit une révision de la situation dans les trois ans […] Dans l’attente de cette révision à trois ans, l’industrie pharmaceutique doit dès à présent engager des actions pour accélérer la recherche d’alternatives visant à remplacer le dioxyde de titane dans les médicaments", a indiqué l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) dans des propos relayés par Actu.fr.