Même si une première greffe de rein ne prend pas ou si le nouvel organe s’épuise, mieux vaut ne pas se décourager et retenter l’opération. Ce sont les résultats d’une nouvelle étude, publiée dans CJASN.
Près de 6 mois de vie supplémentaires
Cette publication intervient alors que les maladies rénales sévères augmentent en France, et que les greffons provenant de donneurs décédés fonctionnent en moyenne 10 à 15 ans, soit souvent pas assez longtemps pour aller jusqu’au bout de la vie du receveur. Forts de ces éléments, l’équipe du docteur Rainer Oberbauer (université médicale de Vienne) a analysé les données de santé de 2 346 Autrichiens dont la première transplantation rénale avait échoué. Tous avaient été inscrits sur une liste d'attente pour une deuxième transplantation rénale entre 1980 et 2019.
Après 10 ans de suivi, les malades ayant reçu une deuxième greffe de rein ont vécu en moyenne 5,8 mois de plus que ceux restés sous dialyse. Autre enseignement : la différence de durée de survie avec la retransplantation était plus faible chez les patients qui avaient attendu plus longtemps après l'échec de leur première transplantation.
Réduire le temps d'attente
"Ces données démontrent qu'une seconde transplantation est avantageuse en termes d'années de vie gagnées, et que la différence avec les patients non transplantés diminue avec le temps passé sur la liste d'attente", confirme le Dr Oberbauer. "Les patients en échec devraient donc bénéficier immédiatement d'une seconde transplantation si un organe de donneur approprié est disponible."
Dans un éditorial associé à l’étude, des scientifiques écrivent : "si ces résultats sont similaires dans d'autres pays, il faudrait réduire le temps d'attente des candidats à une deuxième transplantation rénale".