- Parmi les causes de la hausse de la fréquence des allergies, on retrouve également les changements dans les pratiques alimentaires, la multiplication des médicaments ou les modifications de l’environnement intérieur (hygiène, matériaux utilisés…).
- Le changement climatique aurait un impact sur la période de pollinisation. À cause de cette variation du climat, la saison pollinique commencerait 20 jours plus tôt et serait plus longue de 10 jours.
- Les concentrations de pollen auraient également grimpé de 21 %, ce qui augmente la durée des symptômes des allergies saisonnières.
25 à 30 %. C’est la proportion de Français souffrant d’allergies. Dans l’Hexagone, la fréquence de ces hypersensibilités à des allergènes ne cesse d’augmenter depuis quelques années. Cette hausse semble être liée à divers facteurs environnementaux, tels que la pollution atmosphérique. Selon une étude publiée dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences, le changement climatique pourrait également avoir un impact sur les allergies saisonnières. Des biologistes de l’université de l’Utah, aux États-Unis, ont constaté qu’il pouvait augmenter la durée des symptômes de la rhinite allergique.
Le changement climatique induit un allongement de la période de pollinisation
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont analysé des données du Bureau National des Allergies (NAB) concernant le pollen et les moisissures en suspension dans l'air à travers les États-Unis et le Canada. Les informations ont été collectées entre 1990 et 2018. "Nous utilisons un ensemble de modèles climatiques pour tester le rôle du changement climatique et nous constatons qu'il est le principal facteur d’un allongement de la période de pollinisation et qu'il contribue de manière significative à l'augmentation des concentrations de pollen" et de leurs propriétés allergisantes, peut-on lire dans les travaux.
La saison pollinique commence 20 jours plus tôt qu’en 1990
D’après les travaux, la période de pollinisation commence désormais 20 jours plus tôt qu’en 1990 et elle est également plus longue de 10 jours. Durant la saison pollinique, les concentrations de pollen ont augmenté de 21 %. Cela signifie "plus de jours de démangeaisons, d'éternuements et d’écoulement nasal", ont indiqué les biologistes dans un communiqué de l’université.
"Nos résultats révèlent que le changement climatique a déjà exacerbé les saisons polliniques au cours des trois dernières décennies, avec des effets délétères sur la santé respiratoire", ont-ils ajouté. Ces tendances polliniques liées au climat seraient susceptibles d'exacerber davantage les impacts sur la santé respiratoire au cours des prochaines décennies.
"Le changement climatique n'est pas quelque chose de lointain. Il est déjà là, dans chaque respiration printanière que nous prenons. La plus grande question est la suivante : sommes-nous prêts à le combattre ?", a déclaré William Anderegg qui a dirigé les recherches.