La polyarthrite rhumatoïde est une maladie inflammatoire qui endommage les articulations. Cette affection auto-immune est trois fois plus fréquente chez les femmes de moins de 60 ans que chez les hommes. "Sans traitement, la maladie atteint progressivement de nouvelles articulations et entraîne la déformation ou la destruction progressive des articulations touchées", précise l’Assurance maladie. C’est pourquoi il est essentiel de la dépister le plus tôt possible afin de la traiter rapidement.
Dans une étude publiée dans la revue Scientific Reports le 10 décembre, des chercheurs américains ont suggéré de mettre au point un test de dépistage sur prélèvement salivaire réalisé avec un écouvillon qui s’insère dans la bouche. Les scientifiques de l’université d'État de Washington (États-Unis) ont eu cette idée après avoir découvert un ensemble d’épimutations chez des femmes souffrant de la polyarthrite rhumatoïde, différent de ceux des personnes qui ne sont pas atteints de cette maladie auto-immune. "Les épimutations sont des facteurs et des processus moléculaires autour de l'ADN qui régulent l'activité du génome, indépendamment de la séquence d'ADN", peut-on lire dans un communiqué de l’université.
Des épimutations identifiées chez les femmes souffrant de polyarthrite rhumatoïde
Pour faire à cette découverte, les auteurs des travaux ont prélevé des cellules buccales de 50 femmes à l’aide d’un écouvillon. Environ, la moitié des participantes souffraient de polyarthrite rhumatoïde. Ils ont ensuite examiné l’épigénome (l'ensemble des modifications épigénétiques d'une cellule) des patientes. Leur analyse a permis d’identifier des épimutations dans des zones appelées "régions de méthylation de l'ADN" chez les femmes atteintes de polyarthrite rhumatoïde.
"Les observations démontrent que les biomarqueurs de la polyarthrite rhumatoïde liés à la méthylation de l'ADN et à l'épimutation sont spécifiques au type de cellule", ont indiqué les scientifiques. "Si nous pouvons identifier la maladie dix ans avant qu’elle ne se développe, cela ouvre tout un champ de médecine préventive auquel nous n'avions pas accès auparavant", a déclaré Michael Skinner, professeur à l’université d'État de Washington et auteur des recherches.