- L’âge, le sexe, les antécédents familiaux, un surpoids et des microtraumatismes répétés lors de certaines activités professionnelles ou sportives peuvent favoriser le risque de l’arthrose du genou.
- L’ostéotomie tibiale, une intervention peu utilisée et adaptée aux patients plus jeunes, retarderait de plusieurs années le recours à la prothèse du genou.
Dans l’Hexagone, l’arthrose du genou, aussi appelé "gonarthrose", concerne 3 % de la population de moins de 45 ans et 65 % des Français après 65 ans. Pour l’heure, aucun traitement ne permet de soigner cette maladie chronique. Pour ralentir son évolution et atténuer les douleurs, il convient d’adopter des mesures hygiéno-diététiques (perte du poids, rééducation…) ou de prendre des médicaments (antalgiques, antiarthrosiques…).
Une arthroplastie ou "pose d'une prothèse de genou, est envisagée lorsque la gonarthrose est très évoluée et non soulagée par le traitement médical", indique l’Assurance maladie. Pourtant, il est possible d’avoir recours à une autre intervention, appelée "ostéotomie tibiale", qui est une technique moins invasive, d’après une étude publiée dans la revue Canadian Medical Association Journal (CMAJ). Pour rappel, l’ostéotomie corrige la déviation de l’axe de la jambe en sectionnant le tibia et en le fixant en bonne position pour ré-axer la jambe.
L’ostéotomie tibiale retarde de plusieurs années le recours à l’arthroplastie du genou
Pour les besoins des travaux, les chercheurs ont mené une étude auprès de 643 patients souffrant d’arthrose du genou. 556 d’entre eux ont subi une ostéotomie tibiale. Les scientifiques ont noté que 95 % des personnes ayant eu recours à cette intervention moins invasive n’avaient pas besoin d’une pose d'une prothèse de genou durant les cinq qui suivent l’ostéotomie tibiale. "Nous avons constaté que 79 % des participants n’ont pas eu besoin d’une arthroplastie du genou dans les 10 ans", ont précisé les auteurs de l’étude.
L’ostéotomie tibiale serait particulièrement adaptée aux personnes plus jeunes qui ont des lésions articulaires moins graves. "Cependant ces patients contribuent aussi au fardeau de l'arthrose du genou. Il existe un besoin de traitements intermédiaires entre les traitements ‘non-opératoires’ et le remplacement articulaire. Cette absence de traitements intermédiaires entraîne aujourd’hui pour les patients de nombreuses années de douleur et pour la société, des dépenses de santé considérables", a déclaré Codie Primeau, auteur de l’étude.