L’association Médecins du Monde s’insurge, dans un communiqué, de la mise en place depuis le 1er janvier du "forfait patient urgences", qui prévoit le règlement d’un tarif unique de 19,61 euros en cas de passage aux urgences non suivi d’une hospitalisation, et qui sera à la charge du malade si celui-ci ne dispose pas d’une complémentaire santé.
3 millions de personnes sans complémentaire santé
"Ce que nous voulons va à l’encontre de cette mesure : un égal accès aux soins pour tous, qui serait rendu possible par une sécurité sociale réellement solidaire, inclusive, universelle et avec un haut niveau de remboursement", explique le Dr Carine Rolland, présidente de Médecins du Monde.
3 millions de personnes vivent actuellement en France sans complémentaire santé : chômeurs, retraités, petits indépendants, personnes ayant droit à l’AME mais qui n’en bénéficient pas... Par ailleurs, certains patients sont dans l’incapacité d’avancer la somme demandée aux urgences, même si un remboursement peut s’effectuer par la suite.
"Renoncement aux soins"
"Un large public va donc être impacté par le forfait patient urgences et les risques sont connus : renoncement aux soins, retard dans la prise en charge des plus démunis et augmentation des inégalités", déplore Médecins du Monde. Par ailleurs, "les urgences représentaient un des derniers recours pour des personnes n’ayant pas de prise en charge ou de médecin traitant, comme dans les déserts médicaux par exemple", rappellent les militants.
Ils estiment également que les urgences débordées sont un des symptômes de la crise du système de santé : hôpitaux au bord de l’effondrement, déficit de personnel soignant, désertification médicale, manque de régulation de la médecine de premier recours… "La mesure est comptable alors que la résolution du problème demande un changement de paradigme majeur", conclut l’association.