Prématurité, bronchiolite, antécédents d’allergie… Plusieurs facteurs peuvent favoriser la survenue de l’asthme pédiatrique. Une étude, publiée dans la revue The Lancet Planetary Health le 1er janvier 2022, a mis en avant une autre cause de cette maladie respiratoire chronique chez l’enfant. Il s’agit de la pollution au dioxyde d’azote créée par le trafic automobile dans les grandes villes.
"Nous avons cherché à estimer les émissions mondiales de dioxyde d'azote (NO2)", un polluant émis par les pots d'échappement des voitures, "ainsi que les tendances des concentrations et l’incidence sur l'asthme pédiatrique dans 13.189 villes de 2000 à 2019", ont indiqué les auteurs des recherches. Pour les besoins des travaux, ils ont analysé les données des concentrations annuelles de dioxyde d'azote à partir d’une observation satellitaire de la présence de cette substance au kilomètre près. Les taux de NO2 ont été croisés avec le nombre de nouveaux cas d’asthme chez l’enfant recensés chaque année entre 2000 et 2019.
Les zones les plus touchées par pollution de l’air par le dioxyde d’azote
"Nous avons estimé que 1,85 millions de nouveaux cas d'asthme pédiatrique dans le monde étaient attribuables au NO2 en 2019, dont deux tiers dans les zones urbaines", ont signalé les scientifiques. D’après les résultats, les taux de cas d’asthme chez l’enfant imputables au dioxyde d'azote sont passés de 20 % en 2000 à 16 % en 2019. Les territoires les plus touchés par la dégradation de la qualité de l’air sont l’Asie du Sud (+23 % pour le taux de pollution au dioxyde d’azote), l’Afrique subsaharienne (+11 %) et le Moyen-Orient (+5%). En revanche, la qualité de l’air s’est améliorée en Europe et aux États-Unis.
"Malgré des améliorations dans certaines régions, la pollution au NO2 liée au trafic routier continue à avoir une importante incidence sur l'asthme pédiatrique dans le monde, en particulier dans les villes. L’amélioration de la pollution atmosphérique devrait être un élément crucial des stratégies de santé publique pour les enfants", ont conclu les chercheurs.