"La psilocybine est la principale substance psychoactive des champignons hallucinogènes", indique l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT). Ce composé s’est montré efficace pour augmenter de manière immédiate et durable des connexions entre les neurones. Des recherches ont également révélé que la psilocybine aiderait à arrêter de fumer. Une nouvelle étude, publiée dans la revue Journal of Psychopharmacology le 4 janvier 2022, a mis en lumière les effets antidépresseurs de ce principe actif.
Des doses de 10 ou 25 mg de psilocybine
Pour mener à bien leurs travaux, les chercheurs de l’institut de psychologie du King’s College de Londres, en Angleterre, ont recruté 89 personnes en bonne santé souffrant de dépression. Ils ont choisi au hasard 60 participants pour recevoir une dose de 10 mg ou 25 mg de psilocybine. Les autres patients ont reçu un placebo. Toutes les personnes ont bénéficié d’un soutien de la part de psychothérapeutes.
"Les participants ont été étroitement surveillés pendant six à huit heures après l'administration de psilocybine, puis suivis pendant 12 semaines. Pendant cette période, ils ont été suivis pour un certain nombre de changements possibles, notamment l'attention soutenue, la mémoire et la manière de s’organiser, ainsi que leur capacité à gérer les émotions", peut-on lire dans un communiqué de l’université.
La psilocybine ciblerait certains récepteurs du cerveau
Les scientifiques ont constaté que la psilocybine, à des doses de 10 ou 25 mg, n’avait aucun effet indésirable à court ou long terme sur les fonctions cognitives des participants. D’après les chercheurs, cette substance psychoactive ciblerait certains récepteurs sérotoninergiques, qui agissent sur l’humeur et l’anxiété.
"Cette thérapie (utilisant la psilocybine) est prometteuse pour les personnes souffrant de graves problèmes de santé mentale, comme la dépression résistante aux traitements. Ces troubles peuvent être extrêmement invalidants, pénibles et perturbateurs, mais les traitements disponibles actuellement sont inefficaces ou partiellement efficaces pour de nombreuses personnes", a déclaré le Dr James Rucker, auteur de l’étude.