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Et si le cannabis permettait de lutter contre l’autisme ?

Par Geneviève Andrianaly

Des scientifiques israéliens ont suggéré que l’huile de cannabis pourrait être efficace pour soigner l’autisme.

Olena Bondarenko/iStock
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En France, environ 700.000 personnes sont concernées par l’autisme, dont 100.000 ont moins de 20 ans.
L’huile de cannabis permettrait de traiter l’autisme, en atténuant l’anxiété et en diminuant les comportements compulsifs.

L’autisme est un trouble du neurodéveloppement, dont les origines sont multifactorielles avec une forte composante génétique. Cette pathologie, qui se manifeste au cours de la petite enfance puis persiste à l’âge adulte, affecte les relations sociales, la communication et le comportement. Selon l’Inserm, l’autisme ne se soigne pas. Cependant, une prise en charge adaptée à l’enfant permet d’améliorer ses capacités fonctionnelles à interagir avec le monde qui l’entoure et à s’y adapter.

Des chercheurs de l'université de Tel Aviv, en Israël, auraient récemment découvert que l’huile de cannabis permettait de traiter ce handicap. Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont réalisé une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Translational Psychology. Dans cette recherche, ils ont examiné les effets comportementaux et biochimiques d'un traitement oral à long terme "avec de l'huile de cannabis médical enrichie en CBD dans un modèle de souris ayant la mutation humaine du gène, Shank3". Les chercheurs ont rappelé que cette mutation du gène était associée à 1% des cas d'autisme.

L’huile de cannabis aurait un impact sur les comportements

Les auteurs de l’étude ont noté que ce traitement atténuait l’anxiété et diminuait de 70 % les comportements compulsifs, tels que le toilettage, chez les souris. "Selon les théories, l'autisme implique une excitation excessive du cerveau qui provoque des comportements compulsifs. En laboratoire, nous avons constaté une diminution significative de la concentration du glutamate, un neurotransmetteur d'excitation, dans le liquide céphalo-rachidien, ce qui peut expliquer la réduction des symptômes comportementaux", a expliqué Shani Poleg, auteure de l’étude, dans un communiqué de l’université.

Les scientifiques ont révélé que, même en petites quantités, le tétrahydrocannabinol (THC), principal composé psychoactif du cannabis, permettait de réduire les troubles comportementaux. "Nos résultats suggèrent que le CBD seul n'a aucun impact sur le comportement des animaux. Ils montrent que le traitement de l'autisme à l'aide d'huile de cannabis médicinale ne nécessite pas une teneur élevée en CBD ou en THC", a déclaré Shani Poleg.