- Le paludisme a tué 630 000 personnes en 2020.
- Un premier vaccin antipaludique vient d’être approuvé par l’Organisation mondiale de la santé.
Afin de vaincre le paludisme, des scientifiques suédois ont fabriqué un faux sang, destiné à attirer et à tuer les moustiques vecteurs de la maladie.
Un nouveau liquide
Le paludisme est une maladie parasitaire. Elle se manifeste généralement par des symptômes semblables à ceux de la grippe, mais peut entraîner des complications graves voire le décès du malade. "Au niveau mondial, la mortalité associée à cette maladie ne se compare qu’à celle due à la tuberculose ou au sida", écrit l’Inserm. "L’enjeu immédiat est d’élargir l’accès à des traitements efficaces et aux moyens de prévention existants pour les populations qui vivent dans les régions où le paludisme est endémique", ajoute l’institut de recherche.
Pour compléter cette politique, des chercheurs suédois ont inventé un nouveau liquide, dans lequel ils ont intégré une molécule spécifique découverte en 2017 : l'HMBPP. "Si nous ajoutons cette molécule à n'importe quel liquide, nous le rendons très attirant pour les moustiques", explique à l’AFP Noushin Emami, chercheuse à l'université de Stockholm. "En combinant la molécule avec une quantité infime de toxines, les moustiques l'avalent et meurent" en quelques heures, sans avoir même besoin d'utiliser du vrai sang pour les attirer, ajoute-t-elle.
"Une bombe"
Ce procédé permettrait aussi d’éviter d’avoir recours aux pesticides pour éliminer les moustiques, et donc de détruire des animaux qui n’ont rien à voir avec la transmission du paludisme. "Les pesticides tuent tous les types d'insectes avec lesquels ils entrent en contact. Ici, même dans des milieux très denses comme la jungle ou les zones tropicales remplies de petites bêtes, nous choisissons celles dont on veut se débarrasser", explique Lech Ignatowicz, cofondateur de la société Molecular Attraction qui développe le produit. "Au lieu d'un tapis de bombes, il s'agit plutôt d'une bombe dirigée vers une cible particulière", conclut l’expert.