Aujourd’hui, seules deux maladies ont été complètement éradiquées de notre planète : la variole et la peste bovine. La Covid-19 pourrait-elle avoir le même destin, et si oui à quelles conditions ?
Réservoir animal
"Pour cela, il faut s’assurer qu’elle n’a pas de réservoir animal, c’est-à-dire d’espèce animale par laquelle le virus circule discrètement et librement, et à partir de laquelle l’homme va se réinfecter lors de contacts avec elle", explique à Trust My Science Christophe Batejat, responsable adjoint de la Cellule d’Intervention Biologique d’Urgence à l’Institut Pasteur et de l’Unité de recherche et d’expertise "Environnement et risques infectieux".
"On peut vacciner les animaux, si nécessaire, pour stopper cette transmission. C’est par exemple ce qui s’est fait pour la rage en France avec la vaccination en masse des renards. Actuellement, les connaissances sur ce sujet pour le SARS-CoV-2 sont pauvres, et c’est tout l’intérêt du nouveau groupe d’experts de l’Organisation mondiale de la santé, le SAGO, qui va devoir se pencher sur la question", poursuit-il.
Une maladie endémique ?
Pour le Pr Claire Andréjak, pneumologue au CHU d'Amiens-Picardie et responsable d’un groupe de recherche en pneumo-infectiologie (GREPI), il est plus probable que la Covid-19 se transforme en une maladie banale. "Le Sras-cov-2 ne disparaîtra pas, on va vivre avec. Si Omicron s’avère effectivement très contagieux et peu pathogène, il pourrait remplacer Delta, permettre la tant attendue immunité collective et devenir un virus classique de l’hiver, que l’on pourra laisser circuler car les cas graves resteront limités. Bien sûr, le recul est encore trop faible, et ces tendances encourageantes restent à confirmer !", explique la médecin.
Selon une étude parue en janvier 2021, le SARS-CoV-2 va effectivement devenir endémique, c’est-à-dire qu’il va disparaître dans certaines régions mais continuera à circuler dans d’autres lieux. "Je pense que la Covid-19 sera éliminée de certains pays, mais avec un risque permanent (et peut-être saisonnier) de réintroduction à partir d’endroits où la couverture vaccinale et les mesures de santé publique n’ont pas été suffisamment bonnes", juge Christopher Dye, épidémiologiste à l’université d’Oxford.