Depuis le 3 janvier, les élèves doivent faire trois tests en quatre jours pour rester à l’école, si un enfant a été testé positif dans leur classe. Problème : le protocole sanitaire communiqué par le ministre de l’Éducation nationale, à la veille de la rentrée scolaire, s’est avéré compliqué à appliquer pour les professeurs et les parents, qui doivent sans cesse se rendre avec leurs enfants dans les pharmacies, prises d’assaut depuis plusieurs jours. Interrogé par CNews, le 7 janvier, Jean-Michel Blanquer a reconnu que les mesures sanitaires mises en place dans les établissements scolaires étaient "extrêmement difficiles" à vivre pour les familles.
Assouplissement du protocole sanitaire à l’école
Trois jours après, Jean Castex a pris la parole pour assouplir légèrement le protocole sanitaire à l’école vivement critiqué. Sur le plateau de France 2, le Premier ministre avait annoncé que, dès le 11 janvier, si un cas positif à la Covid-19 est détecté dans une classe, "on ne demandera pas tout de suite aux parents de venir chercher le leur au motif qu’il est cas contact. On attendra la fin de la journée ou de la sortie scolaire".
Autre changement : si un élève est testé positif au coronavirus, ses camarades de classe, considérés comme cas-contacts, peuvent désormais faire trois autotests. En clair, ils ne sont plus obligés d’effectuer un test PCR ou antigénique. Auparavant, les parents devaient avoir trois attestations (une après chaque test) pour que leur enfant puisse retourner en classe. Depuis le 11 janvier, une seule attestation parentale, indiquant que l’autotest est négatif, est demandée.
"L'adaptation du Premier ministre" a pour but de "simplifier la vie des familles, mais aussi simplifier la vie des professeurs et des directeurs d'école", a déclaré, à BFMTV, Jean-Michel Blanquer.
Un protocole sanitaire décrié par les parents, les enseignants et les syndicats
Les changements annoncés par le Premier ministre n’ont pas convaincu les enseignants, les syndicats de professeurs et n’ont pas réussi à satisfaire les parents d’élèves. "Si quelqu’un comprend, il faut qu’il m’explique, parce que ni les profs ni les parents ne suivent. Tous les jours ça change", a déploré une mère de famille, interrogée par FranceInfo.
Le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, a expliqué que les élèves ne peuvent pas travailler correctement dans les conditions actuelles. "Leur nombre étant très fluctuant et l'enseignement hybride entre présentiel et distanciel impossible à mettre en œuvre", a-t-il précisé à BFMTV. Autre problème pointé du doigt : "le non remplacement des enseignants et enseignantes malades qui devient intenable".
Selon le syndicat, "non seulement le protocole actuel ne protège pas les élèves, les personnels et leurs familles mais de plus il désorganise complètement l'école. Ainsi, contrairement aux affirmations gouvernementales répétées, ce n'est pas l'école qui est ouverte mais une forme de 'garderie'".
Une mobilisation contre le protocole sanitaire à l’école
Face à cette "pagaille indescriptible", le Snuipp-FSU a lancé un appel à la grève national ce 13 janvier. Plusieurs syndicats se sont rapidement ralliés à sa cause. Le Snuipp-FSU a estimé que 75 % des professeurs du premier degré feraient la grève et que la moitié des écoles seraient fermées ce jeudi. La Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) a annoncé une "journée blanche" dans les établissements et a appelé les parents à "garder leurs enfants à la maison".