Le sport et l’activité physique nous maintiennent en bonne santé. Ils seraient même des atouts dans la préservation de nos fonctions cérébrales à travers les années. Des chercheurs de l’université de Californie - San Francisco, expliquent dans une étude parue dans Alzheimer's & Dementia, que le sport a un effet protecteur sur le cerveau.
Des protéines primordiales pour les connexions neuronales
Dans ces travaux, ils ont observé les données concernant l’état cérébral de plus de 400 personnes âgées enregistrées dans une base de données médicales. L'objectif était de suivre l'activité physique en fin de vie des participants, qui ont également accepté de faire don de leur cerveau à leur mort. Les scientifiques ont remarqué que les personnes qui avaient une activité physique avaient des niveaux plus élevés de protéines présynaptiques. Leur rôle est de faciliter l'échange d'informations entre les neurones. Précédemment, William Honer, l’un des auteurs, avait observé que les personnes qui avaient plus des niveaux plus élevés de ces protéines dans leur cerveau à leur mort étaient plus à même de maintenir leur cognition tard dans la vie. "Notre travail est le premier qui utilise des données humaines pour montrer que la régulation des protéines synaptiques est liée à l'activité physique et peut conduire à des résultats cognitifs bénéfiques", a estime Kaitlin Casaletto, co-autrice. Les effets vont au-delà de l'hippocampe, le siège de la mémoire, et englobent d'autres régions cérébrales liées à la fonction cognitive. "Il se peut que l'activité physique exerce un effet de maintien global, soutenant et stimulant les protéines qui facilitent la transmission synaptique dans tout le cerveau", précise William Honer.
Un effet protecteur sur les cerveaux montrant des signes de démence ?
Cet aspect protecteur de l’activité physique serait même valable en cas de maladies. Les chercheurs l’ont observé chez des patients dont le cerveau était parsemé de protéines toxiques associées à la maladie d'Alzheimer et à d'autres maladies neurodégénératives : comme la protéine tau et l’amyloïde. Kaitlin Casaletto a précédemment découvert que l'intégrité synaptique atténue la relation entre l'amyloïde et le tau, et entre le tau et la neurodégénérescence."Chez les personnes âgées présentant des niveaux plus élevés de protéines associées à l'intégrité synaptique, cette cascade de neurotoxicité qui conduit à la maladie d'Alzheimer semble être atténuée, affirme-t-elle. Prises ensemble, ces deux études montrent l'importance potentielle du maintien de la santé synaptique pour soutenir le cerveau contre la maladie d'Alzheimer." Elle rappelle que l’activité physique est accessible à tous. La marche à pied, le vélo ou encore la danse permettent de bouger facilement.