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Un outil innovant

La sueur, un marqueur de l’état de santé ?

Par Mégane Fleury

Grâce à des capteurs placés sur la peau, il est possible d'analyser la sueur et les informations biologiques qu'elle renferme. 

Boyloso/istock
La sueur est sécrétée par les glandes sudoripares.
En moyenne, un adulte perd un litre de sueur chaque jour.

Des gouttelettes qui perlent sur le front, des auréoles qui se dessinent sous les bras : la transpiration est souvent désagréable. Pourtant, c’est une mine d’informations sur notre état de santé. Des chercheurs canadiens l’ont bien compris, et travaillent sur un système de détection de la sueur par des capteurs. Dans la revue Bio-Design, ils expliquent comment la sueur pourrait devenir un outil d'évaluation de l’état de santé. 

Pourquoi analyser la sueur ? 

La sueur est composée d’eau principalement, ainsi que certains minéraux et protéines évacués par notre organisme. Son rôle est de réguler notre température corporelle, pour qu’elle ne dépasse pas 37°C. "La composition chimique et les informations physiques dérivées de la sueur sont d'une grande valeur en termes de reflet de l'état de santé humain", explique Woo Soo Kim, l’un des auteurs de cette recherche. Mais elle présente aussi un autre avantage : elle est plus facile à recueillir. "La collecte directe de la sueur à la surface de la peau est une méthode simple et facile à exécuter", poursuit le chercheur. Contrairement à la salive ou au sang, collecter de la sueur n’est pas invasif et peut se faire en autonomie. 

Des capteurs imprimés en 3D

Woo Soo Kim et son équipe développent un capteur de sueur portable imprimé en 3D, ce qui permet un faible coût. Ce type de capteurs portables peut évaluer la santé d'un individu en analysant les substances, notamment chimiques, contenues dans la sueur. Ils peuvent surveiller les informations biochimiques pendant un exercice physique, y compris les niveaux d'ions ou de lactate, qui peuvent servir d'indicateurs d’hydratation, de bien-être physiologique et psychologique global. Les données recueillies donnent aussi des informations sur le niveau de stress ou sur la qualité de l’alimentation. L’idée serait de placer les capteurs sur la peau directement, grâce à des matériaux souples comme de la mousse ou du caoutchouc. Les capteurs auront une fonctionnalité de partage de l’information sans fil. Néanmoins, les chercheurs espèrent pouvoir mettre également au point un système de chargement sans fil. Woo Soo Kim précise que d’autres recherches seront nécessaires pour comparer les informations récoltées grâce à la sueur et au sang, et valider ce nouveau système d’évaluation de l’état de santé.