Mettre au monde un enfant après 40 ans est un phénomène de plus en plus courant ces dernières décennies. D’après des travaux menés par l’Insee et publiés le 10 janvier, le taux de fécondité dite "tardive" est 3,4 fois plus élevé qu’en 1980, tandis que ce dernier n’avait cessé de diminuer jusqu’à la fin des années 1940.
42.800 naissances "tardives" en 2019
Le nombre de grossesses tardives a commencé à augmenter au milieu des années 1970. "En 2019, en France, 42.800 bébés sont nés de mères âgées de 40 ans ou plus. Ainsi, 5,7 % des naissances de 2019 sont des naissances ‘tardives’. La mère a le plus souvent 40 ans (une sur trois) ou 41 ans (une sur quatre)", peut-on lire dans les données. L’étude spécifie qu’en 2019 le taux de fécondité était estimé à 10,2 enfants pour 100 femmes, ayant entre 40 et 50 ans.
L’Insee indique qu’une grossesse "tardive" sur trois était survenue au sein de couples qui n’avaient pas d’enfants en commun. La moitié de ces gestations ont eu lieu dans des couples qui avaient des enfants ensemble et vivaient sous le même toit. Six fois sur dix, le bébé né après 40 ans est leur troisième enfant. "À l’inverse, un quart des bébés issus de grossesses tardives sont les premiers de leur mère, et davantage, un tiers, lorsque celle-ci est cadre", détaillent les résultats des travaux.
Parmi les femmes interrogées qui travaillent, les cadres sont celles qui ont la plus forte fécondité tardive. Les chercheurs ont également constaté que ce phénomène en constante augmentation était plus élevé chez les femmes nées à l’étranger que chez celles nées en France.
Comment expliquer cette remontée de la fécondité "tardive" ?
Plusieurs raisons peuvent expliquer l’augmentation du nombre de naissances "tardives". D’après les données, les femmes reportent l’âge de la maternité en raison de l’allongement de leurs études et du désir d’être stabilisée dans leur vie professionnelle avant d’avoir des enfants. Autres origines de cette remontée des grossesses après 40 ans : les mises en couple plus tardives, les remises en couples plus fréquentes (divorce puis remariage) et le désir d’avoir un enfant avec son nouveau partenaire. "La médicalisation de la contraception a pu également faciliter ce report", précisent les recherches.