- Les données de cette étude concernent le variant Delta.
- Les trois vaccins offrent une protection plus élevée contre le risque de décès, en comparaison au risque d'hospitalisation.
- En France, la dose de rappel concerne toutes les personnes de plus de 18 ans, à partir de trois mois après la deuxième injection.
L’émergence de nouveaux variants de SARS-CoV-2 suscite une double inquiétude : quelle sera leur gravité et quelle est l’efficacité des vaccins récemment créés ? Une étude parue dans The New England Journal of Medicine se veut rassurante. Les différents sérums offriraient une protection contre les formes graves sur le long-terme, même s'ils agissent moins sur le risque de contracter la maladie.
Deux types de protection
Les auteurs de cette recherche ont analysé les données de plus de 10 millions de personnes, résidant en Caroline du Nord aux États-Unis, récoltées sur une période de neuf mois. "Contrairement aux études précédentes, nous avons mesuré l'efficacité du vaccin dans la réduction des risques actuels d’infection à la Covid-19, d'hospitalisation et de décès en fonction du temps écoulé depuis la première dose", a expliqué Danyu Lin, l’un des auteurs de cette étude.
Avec ses collègues, ils ont constaté que les deux doses de vaccin offraient une protection contre l’infection de 94,5 % pour Pfizer et de 95,9 % pour Moderna dans les deux mois qui suivent la première injection. Sept mois après, le niveau de protection aurait baissé à 66,6 % pour Pfizer et 80,3 % pour Moderna. Concernant le sérum de Johnson & Johnson, la protection est passée de 74,8% au bout d’un mois à 59,4% au bout de cinq mois.
En revanche, les trois vaccins conserveraient une bonne efficacité contre les formes graves de la maladie : ils réduiraient les risques de d’hospitalisation et de décès. Pour Pfizer, ce taux de protection était de 96 % à deux mois et d’environ 90 % à sept mois, le vaccin Moderna a atteint un pic de 97 % à deux mois et est resté à 94 % à sept mois. Quant au vaccin Johnson & Johnson, son taux de protection était de 86 % à deux mois, puis supérieure à 80 % pendant six mois. Selon les auteurs, cette protection contre les risques d'hospitalisation et de décès durerait pendant au moins neuf mois.
Des doses de rappel obligatoires
"Le principal message à retenir est que les personnes non-vaccinées devraient être vaccinées immédiatement. Les résultats de notre étude soulignent également l'importance des injections de rappel, en particulier pour les personnes âgées", a déclaré Danyu Lin. En France, la dose de rappel est désormais obligatoire pour le maintien du pass sanitaire. À partir du samedi 15 janvier, les personnes de 18 ans et plus ayant reçu leur deuxième dose depuis sept mois, sans avoir reçu de rappel, subiront une désactivation de leur pass. C’était déjà le cas pour les personnes de plus de 65 ans, depuis le 15 décembre. Au total, plus de 500.000 personnes pourraient être concernées.