110.000. C'est le nombre de personnes concernées par la sclérose en plaques en France, selon l’Inserm. Cette maladie auto-immune affecte le système nerveux central et entraîne une dysfonction du système immunitaire. Elle est la première cause de handicap sévère non-traumatique chez les jeunes adultes. Selon une nouvelle étude publiée dans la revue Science, cette pathologie pourrait être provoquée par le virus d'Epstein-Barr. D’après les auteurs des recherches, sa présence dans l’organisme d’un patient permettrait à la maladie de se développer.
Un risque 32 fois plus élevé d’être atteint de la sclérose en plaques
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont suivi, pendant 20 ans, plus de dix millions de jeunes militaires américains. Parmi eux, 955 étaient atteints de sclérose en plaques. À partir de ces données, l’équipe de chercheurs a pu déterminer que le risque de contracter la sclérose en plaques après avoir été infecté par le virus d’Epstein-Barr était multiplié par 32. Il s'agit de "la première étude fournissant une preuve convaincante de causalité", a expliqué Alberto Ascherio, auteur principal de l'étude. En revanche, il n’existait aucun lien entre la sclérose en plaques et d’autres virus.
Bientôt un vaccin contre le virus d’Epstein-Barr ?
"C’est un pas important, car cela suggère que la plupart des cas de sclérose en plaques pourraient être prévenus en stoppant l’infection au virus d’Epstein-Barr. Cibler ce virus pourrait conduire à la découverte d’un remède", a ajouté Alberto Ascherio. Le laboratoire pharmaceutique Moderna y travaille. La semaine dernière, ses dirigeants ont annoncé avoir démarré les essais cliniques d’un vaccin contre le virus d'Epstein-Barr sur des êtres humains. À terme, si les expériences sont concluantes, ce vaccin pourrait donc constituer un futur traitement pour toutes les personnes touchées par la sclérose en plaques. Une avancée majeure et ce, d’autant plus que les auteurs ont estimé que 95 % de l’ensemble des adultes seraient porteurs du virus d’Epstein-Barr.