Il aura fallu huit ans pour que Simon Bramhall, un chirurgien britannique, soit radié des registres médicaux du Royaume-Uni. Ce spécialiste des transplantations a été reconnu coupable pour des faits datant de 2013. À l’époque, il avait gravé ses initiales "SB" sur les foies de deux patients durant des opérations réalisées à l'hôpital Queen Elizabeth de Birmingham, en Angleterre, selon le site The Guardian.
Une gravure réalisée avec un faisceau d’argon
L’accusé a justifié ses actes en assurant qu’ils lui permettaient d’évacuer la pression au cours d’opérations difficiles, ici la transplantation d’un foie dans le corps d’un patient. L’objet lui ayant permis de graver ses initiales est un faisceau d’argon. Habituellement, cet outil est utilisé par les chirurgiens pour cicatriser ou pour dévitaliser des minuscules zones des organes.
La supercherie a été découverte par un autre chirurgien. En 2013, ce professionnel de santé prend en charge l’un des patients victimes de Simon Bramhall. Lors des examens du foie, il découvre les initiales de son collègue. Il est difficile de passer à côté car cette signature mesure quatre centimètres. Scandalisé, il décide de prévenir les autorités médicales compétentes.
Le chirurgien définitivement suspendu en 2021
Dès 2014, Simon Bramhall est suspendu de l'hôpital Queen Elizabeth de Birmingham. Pour éviter le licenciement, il démissionne de cet établissement de santé mais retrouve rapidement du travail ailleurs. Ce n’est qu’en 2020 qu’il est finalement interdit d’exercer. Il parvient tout de même à être réintégré dans un hôpital mais est suspendu définitivement en 2021. Dans sa décision, le Tribunal a conclu qu'une ordonnance de suspension serait "insuffisante pour protéger l'intérêt public au sens large" et a déclaré que la radiation du registre médical était une "sanction appropriée et proportionnée".
"L'agression physique de deux patients vulnérables, alors qu'ils étaient inconscients dans un cadre clinique, dont l'un qui a subi un préjudice émotionnel important et durable, entache gravement la confiance des patients et du public à l’égard des médecins et discrédite inévitablement l’ensemble de cette profession", a estimé le Tribunal.