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Fille ou garçon

Un enfant sur cinq en CM2 est en surpoids en France

Par Arnaud Aubry

Si, en matière de surpoids infantile, la stabilisation de la situation se confirme en France, les inégalités sociales sont toujours aussi importantes. 

VALINCO/SIPA

En 2008, 19 % des élèves de CM2 étaient en surcharge pondérale. Ce chiffre est le résultat d'une enquête nationale sur la santé des élèves de CM2 conduite en 2007-2008 par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees). Selon cette même enquête, 4 % de ces enfants étaient obèses.
Ces résultats - concernant autant les garçons que les filles - peuvent paraître impressionnants mais sont en fait la confirmation de la stabilisation de la situation de surpoids et d'obésité chez les enfants français depuis 2002. En effet entre 2002 et 2008, la prévalence de surcharge pondérale est passée de 20,3% à 18,9% tandis que l'obésité est passée de 4,2% à 4%. Au-delà de la surcharge pondérale, l'enquête montre une amélioration générale de la santé des élèves de CM2 : « la santé bucco-dentaire des enfants s’est améliorée depuis le début des années 2000, et la couverture vaccinale a progressé pour la rougeole et l’hépatite B depuis 2005 ». 

Mais ces bons résultats masquent en partie les fortes inégalités sociales qui persistent. L'enquête montre ainsi que les enfants d’ouvriers sont deux fois plus en surcharge pondérale (25 %) que les enfants de cadres (10 %). Ainsi, si les enfants de cadres ne sont quasiment pas touchés par l'obésité (moins de 1%), celle-ci touche 7 % des enfants d’ouvriers.
« Outre des facteurs génétiques, la surcharge pondérale est liée à des habitudes de vie et à des comportements différents suivants les milieux sociaux », rappellent les auteurs de l'étude. Et les résultats sont sans appel: 45 % des élèves de CM2 fils ou filles de cadres déclarent consommer des fruits tous les jours contre seulement 23 % des enfants d'ouvriers, 86 % ne consomment pas tous les jours des boissons sucrés (contre 71 % des enfants d'ouvriers) et 92 % des enfants de cadres prennent un petit-déjeuner tous les matins, contre trois quart des enfants d'ouvriers.
De même, ces derniers ont nettement plus souvent des caries non soignées ou des troubles de la vision non corrigés.